Des projets de compagnies privées en discussion
Des compagnies aériennes privées sont-elles en voie de création ? Selon certaines sources médiatiques, c’est plus qu’une probabilité, ce serait l’un des projets stratégiques que le gouvernement compte concrétiser.
Dans le cadre de l’encouragement de l’investissement privé dans le domaine de l’aviation civile et du transport maritime, Aïssa Bekkaï, ministre des Transports, a présidé le 28 juillet dernier, avec Rédha Tir, président du Conseil national économique, social et environnemental d’Algérie (Cnese), en présence de cadres du ministère, deux séances de travail tenues avec un nombre important d’investisseurs privés activant dans le secteur, précise le ministère des Transports sur sa page Facebook. Les séances de travail ont été consacrées à écouter les entreprises et les compagnies qui veulent investir dans l’aviation civile et à «étudier les obstacles administratifs et réglementaires auxquels font face les investisseurs». Dans ce cadre, le ministre a confirmé que «le capital privé est un pilier de l’économie nationale, source d’accumulation de richesses et l’encouragement de l’investissement privé est au coeur de la stratégie de l’Etat, qui ne lésine sur aucun effort pour surmonter tous les obstacles». Le ministre a insisté sur l’accompagnement et le soutien du ministère à toutes les initiatives d’investissement, tout en s’inspirant des meilleures expériences mondiales. Toutes ces déclarations semblent être des signes avant-coureurs de la volonté de l’Etat à autoriser l’investissement dans le secteur du transport aérien.
Depuis la disparition de Khalifa Airways dans le sillage de la faillite du groupe Khalifa au milieu des années 2000, l’Algérie n’a plus autorisé la création de compagnies aériennes privées. Plusieurs projets ont été déposés ces 15 dernières années, mais aucune autorisation n’a été délivrée. Il faut dire que les pouvoirs publics ont longtemps maintenu une position très ambiguë concernant ce dossier, indiquant qu’il sera procédé à l’agrément de compagnies aériennes privées dès que «les conditions seront réunies», sans toutefois préciser les conditions en question, reportant pour une durée indéterminée l’ouverture de ce secteur au privé sous prétexte de tirer les enseignements des échecs qu’il a connus.
Un gel qui a profité à la compagnie nationale Air Algérie qui, malgré la situation de monopole, ne parvient toujours pas à se développer. La compagnie Tassili Airlines ne joue en réalité qu’un rôle mineur dans le transport aérien. Le gouvernement avait décidé que les deux compagnies publiques devaient se compléter et ne pas se transformer en concurrentes ! Actuellement, Tassili Airlines exploite des vols réguliers vers 18 destinations, en plus des vols charters pétroliers. Depuis novembre 2014, Tassili Airlines a été autorisée à exploiter des vols réguliers sur le réseau international. Au-delà des décisions prises, les experts du secteur aérien indiquent qu’il faut que le gouvernement définisse une véritable stratégie nationale du transport aérien portée par une vision, celle d’assurer un développement durable d’un transport aérien performant au niveau national et mondial et un outil de connectivité pour chacun des territoires. Outil de mobilité au service des territoires, le transport aérien doit dès lors apporter la connectivité qui répond au mieux aux besoins des passagers et de ces territoires. Des liaisons directes et fluides, les plus à même de maximiser les effets positifs pour les voyageurs, les opérateurs et les territoires, sont en particulier une approche à privilégier pour répondre à ces besoins.