Les Australiens dans le capital de Medgaz
N Le gouvernement espagnol a approuvé «sous conditions» l’Offre publique d’achat (OPA) partielle du fonds australien IFM sur le groupe énergétique Naturgy (NTGY.MC). Il exige la protection des emplois, des investissements et la sécurité de l’approvisionne
Le gouvernement espagnol a approuvé «sous conditions» l’Offre publique d’achat (OPA) partielle du fonds australien IFM sur le groupe énergétique Naturgy (NTGY.MC). Il exige la protection des emplois, des investissements et la sécurité de l’approvisionnement en gaz et en électricité du pays, à travers notamment le maintien du contrôle sur le gazoduc Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne.
Dans le cadre de l’accord, conclu après de longues négociations, l’IFM devra s’assurer qu’une «partie significative des effectifs du groupe en Espagne» soient «maintenus» et que le groupe ne perde pas le contrôle de ses filiales, dont la société Medgaz qui achemine le gaz vers l’Espagne via l’Algérie, selon les annonces du gouvernement espagnol. Il est à savoir que la société qui gère le gazoduc Medgaz est détenue à 49% par Naturgy contre 51% pour Sonatrach, par ailleurs actionnaire à 4% dans le capital de Naturgy. Le groupe australien devrait racheter environ 22,69% du capital de la compagnie gazière espagnole en s’engageant notamment à ne pas mettre en danger l’exploitation du transport et de la distribution d’énergie et de gaz naturel en Espagne. Pour parachever l’accord, l’IFM devra désormais obtenir le feu vert de l’autorité boursière espagnole. «Les conditions fixées ont pour objectif principal de protéger l’intérêt public à travers le maintien du siège et de l’activité en Espagne, la garantie d’une gestion financière prudente, l’appui aux investissements fondamentaux pour la transition énergétique et le maintien de la cotation en Bourse», a indiqué le ministère de l’Economie espagnol dans un communiqué. Le fonds australien avait annoncé en janvier sa volonté de lancer une Offre publique d’achat (OPA) sur 22,69% du capital du géant énergétique espagnol Naturgy, pour un montant maximum de 5 milliards d’euros. Naturgy ne s’est pas encore prononcé sur la décision du gouvernement. Il y a quelques mois, il avait expliqué dans un communiqué avoir été informé des conditions de l’offre et affirmé que son conseil d’administration «se prononcera quand il le jugera opportun, et dans tous les cas, quand il en aura l’obligation légale». Le gouvernement espagnol a renforcé en mars 2020 les règles sur les investissements étrangers afin d’éviter la prise de contrôle des entreprises stratégiques espagnoles par des «entreprises hors-UE». Il est à rappeler que Naturgy et Sonatrach ont convenu début juillet de démarrer l’exploitation de l’extension du gazoduc Medgaz au quatrième trimestre de cette année. L’accord, qui a été convenu lors d’une réunion de travail organisée à Oran entre les présidents de Naturgy et de Sonatrach, respectivement Francisco Reynés et Toufik Hakkar, permettra le transport de 25% du gaz naturel consommé en Espagne, selon un communiqué de l’entreprise énergétique espagnole. L’investissement pour l’expansion a atteint environ 90 millions de dollars. Il implique également l’installation d’un quatrième turbocompresseur pour augmenter la capacité du gazoduc de 2 Gm3/an (2000 millions de mètres cubes) pour dépasser 10 Gm3/an (10 000 millions de mètres cubes) à partir de la saison d’automne. L’ex-Gas Natural Fenosa s’est rebaptisé Naturgy en 2018, marquant sa volonté de devenir un opérateur énergétique mondial hors du seul secteur gazier, et de se diversifier notamment dans les énergies renouvelables. Naturgy a notamment investi dans l’éolien et le solaire en Espagne, en Australie et au Chili.