Le FFS et le RCD dénoncent «un frein à la générosité de la diaspora»
Les opérations de solidarité initiées par les membres de la diaspora algérienne pour lutter contre la propagation de la pandémie de la Covid-19 sont désormais réglementées. La décision annoncée par l’ambassade d’Algérie en France ce weekend a été vivement critiquée par le RCD et le FFS. Elle a été également dénoncée sur les réseaux sociaux. Tous pensent que cette directive est «un frein et un obstacle à la générosité de la diaspora».
Le Front des forces socialistes (FFS) exige carrément «la libération» des initiatives et dénonce les tentatives du pouvoir de vouloir centraliser toutes les actions émanant des citoyens. Pour le FFS, la missive de l’ambassade d’Algérie en France, obligeant les associations agissant sur le territoire français à se conformer au canevas d’activités arrêté par les autorités algériennes est faite pour ralentir cet élan de solidarité. «Dans le document, l’ambassade d’Algérie en France impose une batterie de procédures bureaucratiques draconiennes qui ne feront que ralentir ce processus d’acheminement d’un matériel médical jugé vital pour des populations déshéritées, au bord de l’asphyxie générale», regrette Hakim Belahcel, membre de l’instance présidentiel du FFS. Celui-ci décèle en outre, dans le communiqué de l’ambassade d’Algérie à Paris, «la volonté des autorités du pays de centraliser et de contrôler tout le matériel envoyé par notre formidable diaspora (…)».
M. Belahcel rappelle que le FFS a alerté, à plusieurs reprises, le pouvoir du danger consistant à vouloir tout régenter et tout centraliser. «Nous connaissons parfaitement les conséquences désastreuses de ces politiques centralisantes qui encouragent les monopoles stériles», avertit M. Belahcel. De l’avis du plus vieux parti de l’opposition, «l’urgence et la crise sanitaire alarmante recommandent aujourd’hui de tout faire pour desserrer l’étau sur les initiatives citoyennes et fluidifier les opérations de solidarité d’où qu’elles proviennent». De son côté, le RCD est persuadé que le communiqué de l’ambassadeur d’Algérie en France est incontestablement un véritable frein à la générosité de la diaspora algérienne envers son pays d’origine pour atténuer la détresse des milliers de malades qui sont livrés à une non-assistance. «Ce n’est pas à l’Etat de décider à la place de celui qui vient en aide avec son propre argent ! Il y a une incontestable crise de confiance lorsqu’on sait que la volonté populaire n’a jamais été respectée en Algérie», affirme Atmane Mazouz, responsable de la communication du RCD.
Et de s’interroger : «Dans ce cas, pourquoi les autorités n’ont pas agi à travers leurs pseudo associations clientelisées ?» «Les autorités savent qu’elles ont perdu toute confiance de la part de notre diaspora et toute immixtion dans ces actions de solidarité ne fera que freiner ce formidable élan», observe le RCD.
La même source précise que l’action de la diaspora est encadrée du début jusqu’à la fin. «Les collectifs qui ont acquis le matériel et autres provisions se sont occupés de tout. Il suffit aux autorités douanières de faciliter les procédures d’acheminement», note M. Mazouz.