L’idéologie secrète du Deep State
Social, par vague affiliation au 1er Novembre, antilibéral collectivement mais farouchement capitaliste individuellement, l’Etat profond a une vision géostratégiquement non alignée, mais dont les membres peuvent s’aligner sur leurs intérêts personnels, l’essentiel étant de ne pas apparaître dans les organigrammes. Opposé à l’Occident mais avec des éléments propriétaires immobiliers en Occident, le Deep State est démocrate les jours fériés car il considère encore que le peuple n’est pas mûr et qu’il faut donc lui imposer un Président ainsi qu’un système de nomination pyramidal, du wali au chef de daïra, qu’il désigne par ailleurs pour le bien de tous en tant que maçon qualifié, constructeur de façade pour donner l’illusion du vote. La feuille de route est claire mais non écrite, rester au Club des Pins ou à la plage militaire de Sidi Fredj, ne pas remettre en cause les privilèges, maintenir les médias au niveau des années 1950, ouvrir la 4G mais sanctionner toute contestation sur les réseaux sociaux, propagande, Belhimmer, écoutes téléphoniques, mouches électroniques, campagnes calomnieuses, arrestations arbitraires et caserne Antar pour les plus dangereux. Avec, ce qui est l’arme légale du dispositif, une justice sous contrôle de l’Exécutif et un Exécutif sous contrôle de l’Etat profond. Reste la question : qui contrôle l’Etat profond ? Une dizaine de généraux et hauts fonctionnaires, les renseignements militaires et les patrons de la police ? Les USA, la France ou la Station spatiale internationale, un groupe parapublic algérien à triple nationalité qui n’a de compte à rendre à personne ou un conglomérat militaro-industriel qui ne crée pas d’industrie mais pompe les marchés publics pour une répartition oligarchique de la rente pétrolière ? Celui qui répondra nommément à cette question devra faire face à trois choix, la prison, le déshonneur public ou le poste de Président après Tebboune, cette parenthèse désastreuse que tous les Algériens, à part
Bengrina, ont envie de fermer.