Protection de la ceinture forestière de la capitale
Cette rencontre vise à activer les mécanismes juridiques prévus par le Code pénal et la loi sur les forêts pour mieux protéger la richesse forestière contre les incendies criminels.
Une réunion de coordination a été tenue, jeudi à Alger, entre le Parquet près le Tribunal de Bab El Oued, la Conservation des forêts de la wilaya d’Alger et les services agricoles et la Direction de l’Environnement, dans le but d’activer la protection pénale du patrimoine forestier. «Cette rencontre, à laquelle ont également assisté des représentants des services de la protection civile de la wilaya d’Alger, vise à activer les mécanismes juridiques et coercitifs prévus par le code pénal et la loi sur les forêts pour mieux protéger la richesse forestière au vu de la recrudescence du nombre d’incendies volontaires et criminels», a indiqué le procureur de la République près le tribunal de Bab El Oued, Ben Mahieddine Rafik. Il a affirmé que le Code pénal conférait la qualification de caractère de crime à ces incendies criminels, dont la peine va de 10 ans à la peine de mort en cas d’incendie criminel entraînant la mort de personnes. De son côté, le conservateur des Forêts d’Alger et de la Ceinture Verte de la circonscription forestière de Bainem, Chikhaoui Abderrahmane, a estimé que les opérations de sensibilisation visant à inciter les citoyens à signaler les incendies criminels restaient le moyen le plus efficace pour enrayer ce phénomène qui ne cesse d’augmenter. Il a ajouté que «plus de 85% des feux de forêt sont des incendies criminels, ce qui nécessite une coordination constante entre les différents secteurs concernés, notamment la justice et la Protection civile». Il a également souligné que les agents des forêts manquaient de moyens technologiques modernes permettant une surveillance en temps réel via des satellites ou des drones. Cette rencontre de coordination n’est pas fortuite. Elle est axée sur la mise en application en général du code pénal envers tous les auteurs des crimes volontaires sur le tissu vert de la capitale et en particulier, sur le tissu vert de la forêt de Bainem, relevant de la compétence juridique de Bab El Oued, située à 15km au nordouest de la capitale. La forêt de Bainem reste, notons-le, la plus grande au niveau de la capitale. Elle constitue un espace de divertissement et offre des paysages naturels éblouissants qui s’étendent sur une superficie de 504 hectares à une altitude de 312 mètres au-dessus du niveau de la mer. La forêt est également connectée avec 5 communes à savoir: Bouzaréah, Hammamet, Rais Hamidou, Ain Benian et Beni Messous d’où le danger imminent sur ces localités, selon la Direction des forêts et la ceinture verte d’Alger. Durant l’année 2019, près de 30 ha de cet espace forestier ont été dévastés par des feux. Une autre tentative d’incendie criminel y a été mise en échec durant le début du mois de juillet écoulé par les éléments de la Protection civile. Des exercices de simulation pour l’extinction d’un incendie sont cycliquement opérés par les éléments de la protection civile dans la forêt de Bainem, afin de s’enquérir du niveau d’opérabilité des unités chargées de lutte contre les incendies de forêt, et ce, conformément aux instructions du Commandement général de la Protection civile et de ses stratégies de formation. La manoeuvre vise également à «élever le degré d’opérationnalité des unités d’intervention rapide» et à «s’enquérir de la coordination opérationnelle entre les unités et services forestiers de la wilaya d’Alger et les services de la Gendarmerie nationale (GN) en matière d’intervention efficace et rapide pour contenir les foyers d’incendies», avait expliqué dans une déclaration récente à la presse le lieutenant de la protection civile, Abed Toufik. Il est à noter que le programme de protection des forêts sera effectif jusqu’au mois d’octobre prochain.