«Grande illusion, désillusion»

Apropos de L’Illusion de l’identité, je vous livre mon point de vue, j’espère qu’il ira dans le sens de votre travail. Il convient de souligner qu’un constat de départ permet de mettre en exergue les différents chapitres composant votre oeuvre que je trouve magnifique. De l’innocence de l’enfance, période sereine, paisible, loin du tumulte de la vie jusqu’au chapitre du Hirak, espace de revendications de tous genres qui ont bloqué le cheminement emprunté par cette enfant qui ne se soucie guère de toutes ces réclamations. Malika Challal use du mot «personnalité» en le qualifiant d’un polysémique d’identité englobant plusieurs domaines et situations. De par son intégration profonde, il réussit à s’imposer même aux autres qui décrivent l’identité des peuples. Pour l’auteure, l’identité ne devrait même pas se poser, car elle découle d’elle-même. L’homme n’étant pas une constance statique. Son existence demeure très attachée à une existence actuelle qui est reliée à un monde en perpétuel changement, sans que cela l’empêche de connaître des changements d’évoluer et de s’adapter à toutes les situations qui nous entourent. L’Illusion de l’identité, nous incite à sortir du cancan où nous sommes sans pour autant nous poser des questions pour savoir pourquoi sommes-nous arrivés à vivre de cette façon. L’Illusion de l’identité annihile d’emblée tout repli sur soi et reniement d’autres identités. C’est la quête de l’amélioration de la vie en tous points de vue. A titre d’exemple, en 1936, Ferhat Abbas dans l’une de ses interventions dans les journaux avait écrit, en marge du nationalisme «La France, c’est moi». De par cette sentence, il voulait lancer un cri pour nous dire : «C’est en se regardant l’un et l’autre dans les yeux que nous vivons en harmonie sur cette terre qui appartient à tout le monde.» Dans ce contexte, l’auteure nous avertit qu’il est judicieux de libérer l’identité à l’égard ce qui nous mène inéluctablement vers un discours de respect, de la considération et des valeurs universelles du vivreensemble, condition sine qua none pour la construction d’un monde sans frontières, ni balisages. Elle insiste à nous montrer, en tant qu’Algérienne, «certes, je suis différente des autres, tout en acceptant les différences des autres d’où qu’elles viennent car je les considère comme un enrichissement de ma propre personnalité». C’est dire, le regard bien fixé sur un avenir radieux, sur l’ouverture de l’universalité. Ibn Khaldoun dans sa Muqadima a bien défini que l’homme ne pourra jamais vivre seul : il est sociable. Dans ce sens, elle nous donne une autre dimension sur le savoir-vivre et le savoir-faire. Non seulement ils sont attachés l’un à l’autre, mais ces deux concepts nous aident énormément à la quête de l’identité dont nous voudrions, nous imposer au sein des autres nations. Malheureusement, elle nous donne une autre explication à certaines personnes à l’esprit obtus. En effet, elle met en relief une image où un enseignant, censé éduquer, prodiguer la science, n’a pas trouvé mieux que de créer la frustration à une élève en lui posant une question absurde qui n’a pas le droit d’être citée : «Es-tu Kabyle ou Arabe ?» Quelle impéritie ! Ne se rendil pas compte que sa question a créé un espace difficile à aimer. Mme Chalal met en relief les gestes de l’angoisse existentielle émanant des diverses revendications ethniques quelquefois très dures, et peuvent être violentes d’où la problématique de l’identité ressurgit avec une insistante acuité. L’essai de Mme Challal nous explique que cette revendication n’a plus sa raison d’être. Bien au contraire, elle nous explique que le mot identité comporte un paradoxe, puisqu’il désigne le caractère de ce qui est identique. Il rassemble à ce qui ressemble. La quête de «l’Identité» ne doit plus poser problème. Elle doit être remplacée par l’ouverture sur monde qui entraîne une série d’échanges et d’interactions avec d’autres cultures. A lire et à relire