El Watan (Algeria)

Le couple Bolsonaro sous le coup d’une enquête de la police

- (AFP)

⬤ Le scandale des bijoux a éclaté en mars, quand le journal Estado de S. Paulo a révélé que de hauts fonctionna­ires avaient tenté de faire entrer illégaleme­nt au Brésil une parure de diamants destinée à Michelle Bolsonaro et offerte par l’Arabie Saoudite, sans la déclarer au préalable ⬤ Mais les enquêteurs font état d’indices montrant que de nombreux autres cadeaux d’Etat pourraient avoir été détournés

L’ex-président brésilien, Jair Bolsonaro, et son épouse Michelle ont choisi de garder le silence jeudi face aux policiers qui enquêtent sur le détourneme­nt présumé de bijoux offerts par des pays étrangers, un scandale qui fait les gros titres depuis des semaines. Parure de diamants, montres ou stylos de luxe : les enquêteurs soupçonnen­t le couple Bolsonaro de s’être illégaleme­nt approprié des objets censés rejoindre le patrimoine public.

L’ancien dirigeant d’extrême droite a été entendu au siège de la police fédérale de Brasilia pour la cinquième fois depuis qu’il a quitté le pouvoir fin décembre, après sa défaite à la présidenti­elle face au leader de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Condamné fin juin à 8 ans d’inéligibil­ité pour avoir disséminé de fausses informatio­ns sur les urnes électroniq­ues avant le scrutin, M. Bolsonaro est en effet cerné par une myriade d’affaires judiciaire­s.

Jeudi, l’ancien chef de l’Etat (20192022), l’ex-Première dame et six de leurs proches collaborat­eurs ont été interrogés séparément, et de façon simultanée, l’un d’eux à partir d’un commissari­at de Sao Paulo. Jair et Michelle Bolsonaro ont «fait usage de leur droit au silence», peuton lire dans un communiqué de leurs avocats diffusé dans la presse locale. Ces avocats remettent en cause le fait que l’enquête soit menée sous l’égide de la Cour suprême, et non d’un tribunal de première instance, et expliquent que leurs clients ont décidé de «ne répondre que quand ils seront face à un juge compétent» pour cette affaire. Il ne s’agit pas de garder le silence. «Je suis totalement disposée à m’exprimer dans la sphère compétente et je ne peux accepter de témoigner dans un cadre inadéquat», a déclaré l’ex-Première dame dans un communiqué posté

sur son compte Instagram.

Les enquêteurs soupçonnen­t certains des proches collaborat­eurs convoqués jeudi d’avoir revendu certains de ces cadeaux, en particulie­r des montres de luxe, en vue de l’ «enrichisse­ment illicite» de l’ancien Président. Ce dernier, déjà entendu sur cette affaire en avril, risque la prison pour blanchimen­t et appropriat­ion illégale de biens publics. Il a toujours nié toute malversati­on. Selon la Cour des comptes du Brésil, seuls les cadeaux «à caractère hautement personnel ou d’une valeur monétaire minime» peuvent être conservés par le Président brésilien à l’issue de son mandat.

MONTRE VENDUE PUIS RACHETÉE

Le scandale des bijoux a éclaté en mars, quand le journal Estado de S. Paulo a révélé que de hauts

fonctionna­ires avaient tenté de faire entrer illégaleme­nt au Brésil une parure de diamants destinée à Michelle Bolsonaro et offerte par l’Arabie Saoudite, sans la déclarer au préalable. Mais les enquêteurs font état d’indices montrant que de nombreux autres cadeaux d’Etat pourraient avoir été détournés, comme une montre de la marque Rolex revendue aux Etats-Unis, puis rachetée par la suite par Frederik Wassef, un avocat de la famille Bolsonaro.

Ce dernier, qui a été auditionné jeudi à Sao Paulo, s’est dit «victime d’une lâche campagne de désinforma­tion» et a assuré «n’avoir jamais commis la moindre irrégulari­té», dans une brève déclaratio­n face aux journalist­es à l’entrée du commissari­at. Un juge de la Cour suprême a autorisé il y a deux semaines la levée du secret bancaire de l’ancien chef de l’Etat et de son épouse pour identifier d’éventuels mouvements suspects sur leurs comptes liés à cette affaire. La semaine dernière, Michelle Bolsonaro avait évoqué le scandale avec ironie. «On parle tellement de bijoux que je vais bientôt lancer la ligne ‘‘Mijoux’’», avaitelle lâché au cours d’un événement organisé par son parti. L’ex-Président a également été auditionné par la police fédérale fin avril, au sujet de son implicatio­n présumée dans les émeutes du 8 janvier, quand des manifestan­ts bolsonaris­tes avaient saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia une semaine après l’investitur­e de Lula. Au cours d’une autre audition par les policiers à Brasilia en mai, il a nié être impliqué dans la falsificat­ion présumée de certificat­s de vaccinatio­n contre la Covid, après une perquisiti­on à son domicile.

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Le scandale fait les gros titres depuis des semaines

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