El Watan (Algeria)

MEZIANE ABANE ET SA FAMILLE MENACÉS

Le frère cadet de notre journalist­e, Meziane Abane, a été poursuivi et intercepté près d’Ahnif, à l’est de Bouira, par des individus armés et non identifiés.

- Amar Fedjkhi

Les faits se sont déroulés dans la nuit de vendredi dernier, lorsque Mohand Abane, 30 ans, le frère cadet de notre collègue Meziane, a été poursuivi par des individus armés à bord d’un véhicule léger. «Vers 21h30, j’étais sur le chemin du retour à la maison depuis le village dit El Karia, après avoir effectué un rechargeme­nt de ma carte téléphoniq­ue. Un véhicule me poursuivai­t en laissant une distance d’une centaine de mètres. Avant d’arriver à la bretelle autoroutiè­re d’Ahnif, le conducteur du véhicule n’a pas cessé de me faire des appels de phare à plusieurs reprises»,a témoigné Mohand, toujours sous le choc. «Je me suis arrêté et, à un certain moment, un individu s’est pointé devant ma portière et un autre est monté dans mon véhicule par la porte arrière en pointant une arme sur ma tête», poursuit-il. «Ma tet’har-ekch. (Ne bouge pas !)», lui a ordonné l’un des individus. A l’intérieur de la voiture, l’une des personnes ayant braqué le jeune Mohand a agi à visage découvert, préciset-il. «Les deux personnes m’ont intimé l’ordre de rouler jusqu’à un lieu isolé, loin des regards, près de la bretelle autoroutiè­re

d’Ahnif.» Il dit avoir vécu un véritable interrogat­oire. «‘‘C’est toi Abane ?’’, m’a demandé celui qui était assis à côté de moi. J’ai répliqué que non. Puis il m’a obligé à montrer une pièce d’identité, en me repoussant vers l’avant. Sous la menace, j’ai été contraint de lui donner ma carte d’identité», raconte-t-il, encore sous le choc. «Lorsqu’il a vu le nom sur ma carte, il m’a demandé si j’avais une relation avec un certain Abane Meziane, (journalist­e et bloggeur, ndlr). J’ai fini par avouer que c’est en effet mon frère. Puis il a enchaîné avec d’autres questions en relation avec ma famille», a témoigné encore le jeune Mohand, qui a été relâché par les deux personnes en le sommant de baisser la tête pour ne pas identifier leur véhicule. Qui sont ces individus ? La question mérite d’être posée. Notre témoin a révélé qu’après une dizaine de minutes d’interrogat­oire sous la menace d’armes, l’un des individus lui a signifié que «ce n’est pas la peine d’aller en informer les services de sécurité». Hier, il a décidé de porter plainte. Le journal a également décidé de porter plainte.

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