El Watan (Algeria)

Sourde colère des referees

- Yazid Ouahib

La Commission fédérale des arbitres (CFA) est plus que jamais dans l’oeil du cyclone. Décriée par certains pour «son manque de transparen­ce dans les désignatio­ns» et par d’autres pour «absence de politique de formation et de suivi de la carrière des arbitres», elle ne cesse de concentrer sur elle un mécontente­ment de plus en plus grand. Beaucoup d’arbitres ne cachent plus leur colère contre «ceux qui régentent l’arbitrage comme un bien personnel et qui restent sourds aux doléances des hommes en noir de plus en plus marginalis­és par la CFA» dénoncent des arbitres de toutes les régions du pays. Ces derniers ne cachent plus leur ras-le-bol, dénoncent leur marginalis­ation, le peu de respect que leur accorde la CFA. Ils disent : «Elle est en train d’achever l’arbitrage en découragea­nt l’écrasante majorité des arbitres qui ne savent plus quoi faire et à qui s’adresser pour mettre un terme à la hogra.» Ces multiples griefs ne sont pas dénués de tout fondement. Bien au contraire. Une rapide lecture du tableau des désignatio­ns lors des 12 premières journées de championna­t des ligues 1 et 2 permet de cerner beaucoup de choses. A commencer par le nombre d’arbitres directeurs et assistants utilisés. Les 192 rencontres, les deux divisions confondues, ont été dirigées par 26 trios dont 7 arbitres directeurs internatio­naux (FIFA) et 19 fédéraux.

Cela signifie que la CFA a utilisé 78 arbitres sur environ plus de 150 qui ouvrent droit à officier au niveau des deux paliers cités. Sur quels critères s’est-elle basée pour faire tourner seulement 19 arbitres fédéraux, alors qu’ils sont plus d’une centaine à posséder ce grade? Dans ce registre, c’est la région Centre qui détient la part du lion avec 10 arbitres, suivie de l’Ouest avec 6 arbitres et loin derrière l’Est avec 3 arbitres. Alors que des dizaines d’arbitres fédéraux attendent encore d’être désignés en Ligue 2 et en DNA, quelques-uns de leurs collègues ont déjà arbitré plusieurs matchs en Ligues 1 et 2, à l’instar de Saïdi qui totalise 9 matchs en Ligue 1 et 1 en Ligue 2, Bessiri 6 matchs de ligues 1 et 2 en Ligue 2, Hallalchi, Bekouassa Lyes et Brahimi comptent chacun 5 matchs en Ligue 1 et autant en Ligue 2, Zouaoui 4 en Ligue 1 et 4 en Ligue 2, Hansal 3 en Ligue 1 et 7 en Ligue 2… Pendant ce temps, d’autres fédéraux chôment le week-end faute de désignatio­n.

ARBITRES FÉDÉRAUX, DEUX COLLÈGES

La gestion des désignatio­ns est très discutable. La CFA ne semble avoir aucun respect pour les nombreux arbitres qui ont atteint le grade de fédéraux, d’arbitres d’élite à la force du jarret et à leur talent. Que d’arbitres ont été abandonnés sur le chemin, parce qu’ils n’ont pas de mentors et n’appartienn­ent à aucune écurie.

Ghouti, le président de la CFA, et Amalou doivent rapidement réviser leur copie et rectifier le tir afin qu’aucun arbitre ne soit lésé et que tous ouvrent droit aux mêmes avantages. Les deux hommes ont le devoir et la responsabi­lité d’observer en tout temps l’équité vis-à-vis de tous les arbitres. Pour l’instant, ce n’est pas le cas et si la politique actuelle est maintenue, elle engendrera une grave fracture au sein du corps arbitral. Le président de la fédération et les membres du bureau fédéral sont autant responsabl­es que Ghouti et Amalou de la situation de l’arbitrage. Il s’agit d’accorder les mêmes chances à tous les arbitres. La compétitio­n fera le tri. Tous les arbitres fédéraux et arbitres d’élite ouvrent droit au même chapitre des désignatio­ns. Pour l’instant c’est loin d’être le cas. Il n’est pas normal de faire tourner la machine avec le même petit groupe d’arbitres et de continuer à ignorer le reste des arbitres fédéraux et arbitres d’élite qui méritent plus de respect et de considérat­ion de la part de la CFA qui doit s’ouvrir à tous les arbitres sans distinctio­n de leur région d’origine.

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Mohamed Ghouti, président de la CFA

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