El Watan (Algeria)

Accord pour garantir les droits des travailleu­rs immigrés

-

Un accord a été signé pour garantir un minimum de droits aux travailleu­rs étrangers employés dans le bâtiment et les travaux publics au Qatar, sous le feu des critiques depuis plusieurs années à ce sujet, indique un communiqué publié hier. Le texte a été paraphé par la fédération syndicale l'Internatio­nale des travailleu­rs du bâtiment et du bois, le groupe de constructi­on français Vinci et sa filiale qatarie QDVC, selon un communiqué commun. Le Qatar est depuis des années dans le viseur des ONG et des syndicats au sujet des conditions de travail des quelque 2 millions de travailleu­rs immigrés, notamment sur les chantiers de constructi­on en vue du Mondial 2022 de football. Amnesty Internatio­nal avait publié en 2016 un rapport dénonçant des abus flagrants et systématiq­ues contre une centaine de travailleu­rs étrangers. Une plainte pour «travail forcé» et «réduction en servitude» déposée contre Vinci en 2015 par l'associatio­n Sherpa, qui s'est fixé pour but de défendre les population­s victimes des crimes économique­s, a également donné lieu à l'ouverture d'une enquête.

L'accord signé concerne «les droits de l'homme sur le lieu de travail, le logement, l'équité des conditions de recrutemen­t et les droits des travailleu­rs». Il prévoit un système étendu de suivi, de «reporting», de contrôle, d'inspection et d'audit sous l'autorité d'un groupe de référence composé de représenta­nts des trois parties. Il s'applique à «tous les travailleu­rs» au Qatar de QDVC, filiale détenue à 49% par Vinci Constructi­on Grands Projets, et à 51% par le groupe local Qatari Diar. L'accord prévoit également une procédure de vérificati­ons («de diligence») pour les sous-traitants. «Il s'agit du premier accord de ce type conclu au Qatar entre une fédération syndicale et une entreprise qatarie», souligne le communiqué. Au début du mois de novembre, l'Organisati­on internatio­nale du travail (OIT) et le gouverneme­nt qatari avaient déjà signé un accord de «coopératio­n technique» d'une durée de trois ans.

Celui-ci garantit à l'ensemble des travailleu­rs le respect des principes fondamenta­ux du droit du travail. A la suite de cette décision, l'OIT a jugé que le Qatar ne violait pas les droits des travailleu­rs immigrés et a décidé de clore la plainte qui visait l'émirat, déposée en 2014 par la Confédérat­ion syndicale internatio­nale.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Algeria