Le maire livre sa version
Les récentes pluies torrentielles qui se sont abattues, ces derniers jours, sur la ville de Sidi Bel Abbès, mettant à nu toute la défectuosité du réseau d’assainissement, ont fait réagir le président de l’Assemblée communale (APC), Tewfik Adda Boudjellal. Frappé par une mesure de substitution de pouvoirs, délégués depuis quelques mois au chef de daïra, le maire de Sidi Bel Abbès a ainsi rompu son silence en apportant certains éclaircissements sur les problèmes d’évacuation des eaux pluviales occasionnés, dans le chef-lieu de la wilaya, par les récentes averses. «Suite à mon intervention sur une chaîne de télévision en ma qualité de maire élu de la ville de Sidi bel Abbès, quelques incompréhensions relevant plus de l’égo que de la réalité des faits se sont élevées pour me contraindre au silence. Il m’est alors apparu nécessaire d’apporter, pour l’opinion publique, quelques précisions qui justifient mes déclarations», souligne Adda Boudjellal, dans une lettre publiée, jeudi, sur le site officiel de l’APC. Ingénieur en génie-civil, Adda Boudjellal tient, dans cette lettre, «à alerter les ‘’concernés’’ pour régler définitivement cet épineux problème dans les règles de l’art et ne pas faire dans la demi-mesure». Pour cela, il énumère quelques axes principaux constituant la priorité des priorités pour parer aux menaces permanentes que vivent les citoyens de la ville dès les premières gouttes de pluie automnales. En ce sens, il fait état de l’absence d’un collecteur au niveau de la rocade sud pour évacuer les eaux pluviales et d’assainissement du centre anticancéreux (CAC), de la cité du Makam et de la nouvelle cité militaire. Il constate, également, l’inexistence de collecteurs au niveau de la rue des Amarnas (diamètre 10002000) et à l’avenue Aïssat Idir, et ce, afin de soulager les rues Lakhmes Ahmed, Kenani Kaddour, les Frères Chaâbane et Hamadouche Benali. Adda Boujellal signale, aussi, l’urgence de mettre en fonction la station de relevage située au niveau de la rocade nord, réalisée depuis 2013 et qui reste à l’arrêt. Et de préciser : «Les travaux de la nouvelle station de relevage située en face du projet AADL (800 logements) avancent au ralenti; le réseau de diamètre 200 existant se retrouve en surcharge, d’où la menace d’inondations et de stagnation au niveau des quartiers limitrophes, à l’image de la cité Adda Boudjelal et Gambetta.» Cependant, le plus gros des problèmes réside, notet-il, au niveau de la nouvelle cité le «Bosquet», avec ses 1500 logements adossés contre le rempart d’un tissu industriel. «Dans ce cas précis, il aurait été plus judicieux de réaliser une station de relevage qui aurait été fonctionnelle à la remise des clés des logements à leurs propriétaires et éviter ainsi l’orientation du réseau assainissement vers le canal de protection dont l’unique vocation est de servir de bouée de secours en cas de réveil de l’oued», affirme-t-il. Il ne manque pas de rappeler, à ce propos, que le canal d’évacuation, réalisé à coups de sommes sonnantes et trébuchantes, doit être à sec, «mais hélas dans la réalité, le roseau règne en maître des lieux par la grâce de buses orientées vers ce canal en amont et en aval déversant des liquides en tous genres». Selon lui, la sonnette d’alarme est plus que jamais tirée «car il existe un réel danger écologique et une menace permanente sur la santé des riverains». Estimant que chacun doit assumer ses responsabilités, le maire fait également part, dans cette lettre, d’«oppositions intéressées» à ces déclarations, tout en s’engageant à dire la vérité, «toute la vérité sans avoir à demander la permission à quiconque sous peine de recevoir l’ire de la tutelle». Même s’il ne cite pas explicitement les parties à qui il reproche d’avoir failli à leurs responsabilités, le ton adopté par le maire laisse supposer de nombreuses défaillances dans la réalisation des études et l’exécution des travaux des réseaux d’assainissement. Pour les citoyens de la ville, les pouvoirs publics sont de nouveau interpellés pour protéger la population contre les risques d’inondations et les maladies à transmission hydrique que font planer des réseaux défectueux et inadaptés.