Grève des employés à Ghaza
Les employés de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens ont fait grève hier dans la bande de Ghaza afin de protester contre les licenciements prévus par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA) pour faire face à l’arrêt des financements américains, rapporte l’APS.
L’UNWRA, qui vient en aide à des millions de Palestiniens dans les Territoires et dans la région, joue un rôle primordial dans l’enclave ghazaouie, confrontée aux guerres, à la pauvreté et aux pénuries, et soumise aux blocus israélien et égyptien. Les portes de plus de 250 écoles de l’UNWRA, de centres médicaux et de points de distribution d’aide alimentaire sont restées closes en signe de protestation, a indiqué le syndicat des employés de l’agence. Des dizaines d’employés de l’agence ont manifesté devant le siège de l’UNWRA à Ghaza. Le syndicat demande que les licenciements soient annulés et menace d’initier d’autres actions dans les jours à venir. «La grève est due à l’absence de réponse de l’administration (de l’UNWRA) aux revendications du syndicat des employés et à sa persistance à ne pas résoudre les problèmes», a indiqué la secrétaire générale adjointe du syndicat, Amal Al Batch, dans un communiqué.
L’UNRWA fait travailler à Ghaza 13 000 personnes qui en font vivre des dizaines de milliers d’autres dans l’enclave affligée par un des taux de chômage les plus élevés au monde : 53% en tout, et plus de 70% chez les jeunes, selon la Banque mondiale.
Les Palestiniens ont vu dans l’arrêt du financement américain un alignement de plus, dans une longue liste, de l’administration Trump sur les positions du gouvernement israélien. Plus gros contributeur de son budget avec 350 millions de dollars versés en 2017, les EtatsUnis ont annoncé, fin août, cesser tous leurs financements, précipitant l’UNWRA dans une grave crise financière. Elle a annoncé en conséquence qu’elle allait supprimer 250 postes à Ghaza et en Cisjordanie occupée, autre territoire palestinien, et que 500 postes seraient transformés en mi-temps. Les Etats-Unis ont justifié leur décision par le caractère «irrémédiablement biaisé» des activités de l’agence onusienne, selon eux. Les Nations unies ont mis en garde mi-septembre contre la situation humanitaire «catastrophique» dans la bande de Ghaza.