El Watan (Algeria)

Une belle sélection, une bonne édition

Six longs métrages, 6 films documentai­res et dix courts métrages, dont six en compétitio­n, seront à l’honneur de la deuxième édition du Festival internatio­nal du film amazigh de Montréal.

- Nacima Chabani

Le Festival internatio­nal du film amazigh de Montréal est de retour dans sa deuxième édition, du 2 au 6 octobre prochain. En effet, c’est au niveau de l’enceinte de l’université Concordia de Montréal que les organisate­urs du Festival internatio­nal du film amazigh déclineron­t leur programmat­ion. Une programmat­ion qui s’annonce d’ores et déjà des plus riches. Placée sous le slogan de la liberté, cette seconde édition est parrainée par le réalisateu­r algérien Belkacem Hadjadj. Ce dernier présentera son long métrage Lalla Fatma n’Soumeur en ouverture de ce rendez-vous cinématogr­aphique. Le festival se clôturera le 6 octobre prochain par le parolier Kamel Hammadi, qui reprendra quelquesun­es de ses chansons.

Pour le réalisateu­r et directeur du Fifam, Tahar Houchi, «à l’heure de l’image, force est de constater que celles des nations premières en Afrique du Nord ont de la peine à se construire et à s’épanouir devant les diverses pressions politiques, idéologiqu­es, morales et économique­s auxquelles leurs langues, cultures et identités sont soumises. Ainsi, cette deuxième édition est placée sous le signe de la liberté pour laquelle nous faisons encore beaucoup de sacrifices, devant les relents des politiques négationni­stes et répressive­s des pouvoirs centraux. Non seulement le soutien à la production cinématogr­aphique se fait au comptegout­tes et en fonction des calculs politicien­s, les libertés d’expression et de la création se retrouvent malmenées. Ainsi, l’expression artistique peine à éclore et à exploser dans sa splendeur». Le directeur du Fifam note qu’il est urgent que les cinéastes issus des peuples premiers puissent avoir le soutien menant à la maîtrise des moyens d’expression cinématogr­aphique, qui leur permettent de se représente­r d’une manière juste et authentiqu­e. «Il est plus qu’important que les cinéastes puissent traduire en images l’imaginaire, les besoins, les rêves et les aspiration­s de ces peuples afin de laisser des traces pour les nouvelles génération­s. Et il est aussi déterminan­t d’avoir des espaces d’exposition de ces images qui corrigent les clichés, combattent les raccourcis et éclairent les esprits confus». Le président d’honneur, Belkacem Hadjdaj, estime pour sa part que «la langue et la culture amazighes ont longtemps été marginalis­ées, voire réprimées, par les pouvoirs en place qui y voyaient au mieux une dimension folkloriqu­e résiduelle, au pire un élément de division. Toute revendicat­ion identitair­e était suspecte, surtout lorsqu’elle s’inscrivait dans une démarche démocratiq­ue et progressis­te globale. Grâce aux luttes et aussi, malheureus­ement, aux sacrifices de nombreux martyrs connus ou anonymes, les choses ont évolué». Et de préciser : «L’acquis le plus important et le plus révélateur de cette évolution positive est bien sûr le statut de langue nationale et officielle reconnue (enfin !) à la langue amazighe par les Constituti­ons de l’Algérie et du Maroc. Un déni scandaleux a été enfin levé ! Le cinéma amazigh a besoin d’espaces d’émulation, de réflexion et de communicat­ion. Là résident précisémen­t l’intérêt et la témérité du Festival internatio­nal du film amazigh de Montréal.»

Le coup d’envoi du festival sera donc donné par le film Lalla Fadhma n’Soumeur, de Belkacem Hadjadj. Dans la catégorie des longs métrages, on retrouve entre autres, Iperita, du réalisateu­r marocain Mohamed Bouzaggou, Ayrouwen, de Brahim Tsaki, Augustin fils des larmes, de Samir Seif et Tuzyint, de Rachid Bouider. Dans le registre des documentai­res, seront projetés Racont’Arts, de Yazid Arab, «Salah un Kabyle en Palestine, de Tahar Houchi, Les Berbères d’Egypte, de Dadoud Hassan, Birds, de Louisa Beskri, Canaria Amazigh, de Antonyo Bonny et Pablo Rodriguez et Kamel Hammadi Geryenzize­n, de Abderrazek Larbi Cherif. Enfin le listing des courts métrages dévoile les titres algériens suivants : Séquence une de Nourreddin­e Kebaïli, Humain, de Issam Taachit, Une peine à vivre, de Amroun Omar, et Celui qui brûle, de Slimane Bounia.

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L’actrice Laëtitia Eïdo dans Lalla Fadhma n’Soumer, film réalisé par Belkacem Hadjadj

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