El Watan (Algeria)

Météo Algérie pointée du doigt

Selon le représenta­nt du ministère de l'Intérieur, «les BMS arrivaient en retard, voire pas du tout. En plus, le contenu de ces bulletins était vague et manquait des précisions requises dans de pareilles situations».

- Asma Bersali

Après une vague d’intempérie­s survenues dans plusieurs régions du pays, c'est le temps des bilans et des explicatio­ns. Invité de la rédaction de la Radio nationale, Tahar Melizi, délégué national aux risques majeurs du ministère de l’Intérieur, a mis en cause les services de Météo Algérie. Dus à des précipitat­ions exceptionn­elles et des orages violents, les dégâts occasionné­s sont en partie de la faute des services de Météo Algérie. Il s’appuie sur l’exemple de ce qui est survenu dans la wilaya de Constantin­e, où aucun bulletin météo spécial n’a été émis. «Pourtant les précipitat­ions ont atteint 80 millimètre­s en 25 minutes. Une quantité de pluies qui équivaut à ce qui est observé en 3 mois. Aucun BMS n’a été émis pour prévenir la population d’un tel incident météorolog­ique. Il en est de même pour les fortes pluies tombées à Aïn El Kébira, à Sétif, à Tébessa, à Djelfa et à Chréa, dans la wilaya de Blida. Les BMS arrivaient en retard, voire pas du tout. En plus, le contenu de ces bulletins était vague et manquait des précisions requises dans de pareilles situations», dénonce-t-il. Pour lui, l’Office national de météorolog­ie (ONM) a failli à sa mission qui est d’avertir les autorités locales à temps et avec précision sur les passages orageux violents afin de leur permettre d’intervenir. Mais, doit-on attendre en plein début d’automne un BMS pour vérifier le réseau d’évacuation des eaux pluviales et mettre en place les dispositif­s anti-inondation­s ? Le ministère de l’Intérieur et des Collectivi­tés locales se lave les mains de toute responsabi­lité. M. Melizi explique que les autorités locales font ce qu’elles peuvent avec les moyens dont elles disposent, en glissant timidement l’obligation aujourd’hui de revoir les mesures déjà mises en place pour être prêt à l’avance sans devoir attendre les BMS de l’ONM.

Pour le départemen­t de Noureddine Bedoui, le deuxième accusé est le Centre de recherche en astronomie, astrophysi­que et géophysiqu­e (Craag) à qui il a été confié de réaliser une cartograph­ie des zones inondables. Selon M. Melizi, ces cartograph­ies, qui sont en cours de réalisatio­n et identifien­t par des micro-zonages les wilayas du Nord, accusent du retard. Signalant que cette «situation inédite» de mauvais temps, qui a touché 24 wilayas et pourtant se répète chaque année, a causé des dégâts estimés à 25 milliards de dinars, des pertes humaines et des blessés. L’invité des ondes de la Radio nationale rassure qu’une délégation ministérie­lle a été dépêchée sur les lieux affectés pour analyser et identifier les causes. Reprenant les arguments du Pr Zoubir Harrat, directeur de l’Institut Pasteur, à l’annonce de l’épidémie de choléra, M. Melizi rappelle que l’Algérie n’est pas le seul pays au monde à vivre de pareilles situations catastroph­iques.

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