Magazine de légende
1135. L’évêque Geoffroy de Monmouth rédige une oeuvre en latin, intitulée L’historia regum Britanniae. L’ouvrage raconte l’histoire légendaire et épique des rois de l’île de Bretagne sur une centaine de générations. Il fera un carton. Mieux que Houellebecq, Gavalda et Nothomb réunis. On en a, en effet, recensé pas moins de 215 retranscriptions manuscrites, ce qui est énorme pour l’époque, mais surtout, son ouvrage pose les bases d’un récit et de personnages célèbres aujourd’hui encore. Parmi eux, Uther Pendragon – si si, vous le connaissez sans le savoir, c’est le père du roi Arthur –, et Merlin, druide et enchanteur de profession. La fameuse légende des chevaliers de la Table ronde commence à voir le jour.
En 1150, le poète normand Wace s’inspire de l’oeuvre de l’homme d’église et achève cinq ans plus tard le Roman de Brut. Rédigé en 14 866 vers, il relate, en anglo-normand, l’histoire légendaire de l’angleterre. Mais c’est le poète français Chrétien de Troyes qui, à la fin du XIIE siècle, grâce à ses oeuvres – cinq romans en vers octosyllabiques (!) dont Lancelot ou le Chevalier de la charrette ; Yvain ou le Chevalier au lion ; Perceval ou le Conte du Graal… –, finira de populariser toute la légende arthurienne. Il y est question, en vieux français, de quête du Graal, d’aventure chevaleresque, d’amour courtois…
2018. À destination des descendants des peuples germains et ostrogoths, une présentation résumée et simplifiée des personnages et des lieux liés à la légende est proposée en beau français moderne à la page 14 du magazine que vous tenez entre vos mains. Qui sait… Dans un millénaire, les livres d’histoire présentant la chronologie de l’histoire des chevaliers de la Table ronde et de sa transmission parleront peut-être de Geoffroy de Monmouth, de Wace, de Chrétien de Troyes… et d’écoute ?