GRAMMAIRE
D’après un article tiré du magazine Femme actuelle
Ganz ohne Grammatik geht’s leider nicht!
Malgré les difficultés grandissantes de leur métier, ces enseignants continuent de l’aimer et de le défendre.
Fabien, 33 ans, professeur d’histoire-géo dans deux collèges : « En neuf ans d’enseignement, j’ai déjà connu dix établissements. On parle souvent des collèges sensibles, mais dans les beaux quartiers, ce n’est pas plus simple. Les élèves ne comptent pas sur nous pour réussir quand les parents sont chefs d’entreprise. Le pire, ce sont les parents sur-présents. Mais je ne me verrais pas faire autre chose. Enseigner, c’est aussi voir les élèves progresser, leur transmettre des valeurs. »
Aude, 39 ans, enseignante dans une école élémentaire : « Il y a quatre ans, j’ai souhaité devenir enseignante spécialisée dans l’aide et la prévention des élèves en difficulté dès la maternelle. Chaque jour, je prends en charge un petit groupe d’enfants, mais je travaille aussi dans leur classe en plus de leur enseignant. Ici, 70 % des élèves sont issus de l’immigration et viennent de milieux défavorisés. L’absence de mixité sociale, la précarité ou encore le barrage de la langue constituent de vrais défis au quotidien pour ces enfants. Parfois, je me demande si je vais y arriver, et il y a des moments de découragement. Et puis, il y a ces petites victoires qui nous poussent à continuer, comme cette fillette arrivée en maternelle qui ne parlait pas un mot de français et avait de gros problèmes de comportement. Au fil du temps, elle s’est épanouie en classe. Aujourd’hui elle n’a plus besoin de mon aide et compte parmi les bons élèves.»
Florence, 32 ans, professeure d’espagnol en ZEP (zone d’éducation prioritaire) : « C’est ma septième rentrée dans ce collège. Au quotidien, les bavardages et l’insolence sont usants. Plutôt que l’autorité, je manie l’humour et la valorisation. Ainsi, j’ai placé un élève qui se fichait de l’espagnol à côté de trois bons élèves. Il a fini par s’intéresser au cours. Dans une classe, il y a toujours des perturbateurs, mais une bonne note ou une plaisanterie aident à oublier ces mauvais moments.»
Cécile, 42 ans, professeure de français en ZEP : « Ma vie de prof n’a pas toujours été rose. Au début, j’ai pensé tout arrêter. Je passais 45 minutes par heure à faire de la discipline. J’ai vite été dépassée par la situation. Pendant des mois, j’ai été arrêtée pour grosse déprime. À ma grande surprise, les élèves, même les plus difficiles, m’ont envoyé des petits mots réconfortants. Cela m’a énormément touchée. »