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PRODUIT CULTE

Alle fuhren Solex. Das schwierig zu lenkende Mofa mit dem Motor über dem Vorderrad war das Kultgefähr­t der Nachkriegs­generation.

- de CHAKRI BELAÏD

Die Solex erreichte Kultstatus.

Inventé par deux ingénieurs français, le Vélosolex est lancé en 1946. Il sera un de ces objets symboles de la France des trente glorieuses. Bon marché, peu gourmand en essence, le premier vélo à moteur devient vite un moyen de transport privilégié en ville comme à la campagne. Il permet aux classes populaires de goûter aux joies de la motorisati­on. Pour le démarrer, il fallait souvent donner quelques coups de pédale. Puis le manier avec prudence, car il était plus lourd à l’avant qu’à l’arrière. Pourquoi ? À cause du réservoir et du moteur placés... devant le guidon. Plus soucieux de sa santé, l’homme du XXIE siècle pourrait sourire de cette boîte à pollution placée juste sous le nez du conducteur !

Dans les années 50, les campagnes publicitai­res de la marque s’adressent plutôt aux jeunes, mettant en avant la modernité et la solidité de l’engin. Sur l’affiche conçue par le publiciste René Ravo, un jeune homme au visage poupon s’apprête à monter sur son Vélosolex S3300 pour aller travailler, aussi heureux qu’un enfant devant un nouveau jouet... La bécane fait désormais partie du paysage. On la retrouve très tôt sur les écrans de cinéma : en 1952, Brigitte Bardot fait sa première apparition à l’écran sur un Solex, dans Le Trou normand. En 1968, dans Le gendarme se marie, Cruchon (Louis de Funès) retrouve Josépha en Solex. Dans les années 60, les ventes augmentent : plus de 1 500 vélos sont vendus chaque jour dans le monde. Légère, rustique et économique, « la bicyclette qui roule toute seule » est très populaire chez les lycéens, les étudiants et les ouvriers. D’autant plus qu’on pouvait la conduire sans permis et dès l’âge de 14 ans.

Les années 70 voient cependant les ventes de Vélosolex baisser. À cela, il y a deux raisons : le casque obligatoir­e et l’apparition de la mobylette, plus puissante pour presque le même prix. Quand s’arrête, en 1988, la fabricatio­n du célèbre cyclomoteu­r, il s’en était vendu, depuis 1946, plus de 7 millions d’exemplaire­s. Mais comme c’est une machine increvable, le Vélosolex a continué à rouler partout dans le monde. Notamment sur les écrans de cinéma : en 2005, on pouvait le retrouver dans Charlie et la Chocolater­ie de Tim Burton.

Easybike, le nouveau propriétai­re de la marque Solex a relancé la production de Vélosolex en France depuis le 12 janvier 2017, peu après les 70 ans de la marque. L’entreprise assemble ses vélos dans son usine de Saint-lô, en Normandie. Mais si, à l’origine, ils fonctionna­ient avec un mélange d’huile et d’essence, ils roulent désormais par assistance électrique. L’objectif d’easybike est de vendre 3 500 Solex par an. On est loin des chiffres d’aprèsguerr­e. Pour rattraper les mêmes niveaux de vente, il faudra donc pédaler encore longtemps. Mais ça, Solex sait faire !

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