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CHARLES DE GAULLE Triple anniversai­re

130 Jahre ist es her, seit Charles de Gaulle geboren wurde; 80 Jahre seit seinem Appell zum Widerstand und zum Kampf; 50 Jahre seit er verstarb. Ein Überblick über das Leben des großen Politikers.

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qu’on appelait en France, par dérision, « Tante Yvonne ». Yvonne de Gaulle est le versant intime de Charles de Gaulle, une facette surprenant­e du personnage dont l’image est distante et autoritair­e. Dans une lettre qu’il adresse en 1944 à son épouse, quelques jours seulement après le Débarqueme­nt, le Général lui manifeste son amour : « Il est là qui écrit à son bureau. Il a devant lui le portrait de sa chère petite femme chérie qu’il admire et qu’il aime tant ! Et voilà que, du coup, tout son amour lui remonte au coeur et il se dépêche de le dire à Y. Tous les deux, bien appuyés sur l’autre physiqueme­nt et moralement, nous irons très loin sur la mer et dans la vie pour le meilleur et pour le pire. Charles. »

Tandis que son mari écrit un épisode de l’histoire de France, Yvonne se tient dans l’ombre et le réconforte par sa présence. Elle aurait voulu l’avoir pour elle seule et souffrira d’en être souvent séparée. Avec l’exercice du pouvoir, les seuls moments où ils pourront se retrouver seront les week-ends. Ils les passent à la Boisserie, la maison qu’ils ont achetée en 1934 à Colombey-les-deux-églises, en Haute-marne. C’est dans le jardin de cette maison qu’yvonne, à peine quelques jours après la mort de son mari, brûlera tout ce qui lui rappelle celui qu’elle a tant aimé. Elle finira sa vie dans une modeste maison de retraite et mourra 9 ans après lui.

12 juin 1944 : le Général quelques jours après le Débarqueme­nt

La simplicité

Le général de Gaulle n’aimait pas le faste. S’il n’a jamais compté les dépenses consacrées à la gloire de la France, celles qui concernaie­nt son train de vie personnel sont toujours restées très modestes. En arrivant au palais de l’élysée, il ne change pas le mobilier à son goût comme ses successeur­s prendront l’habitude de le faire. Les rideaux défraîchis sont également laissés aux fenêtres. Madame de Gaulle achète sa propre vaisselle dans un grand magasin pour ne pas utiliser celle de l’élysée. Toujours par souci de ne pas faire peser ses propres dépenses sur le budget de l’état, Charles de Gaulle avait fait installer à l’élysée un compteur qui permettait de mesurer la consommati­on d’électricit­é et de gaz de la famille de Gaulle. Il payait aussi son essence quand ses déplacemen­ts en automobile étaient privés. « Pas de confusion des caisses », aimait-il répéter.

Le couple franco-allemand

Le 14 septembre 1958, une rencontre importante réunit Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer. C’est de Gaulle qui a proposé l’invitation.

Adenauer n’est pas enthousias­te de rencontrer le Général en qui il voit un adversaire de la constructi­on européenne. De Gaulle l’invite chez lui, à la Boisserie, plutôt qu’à l’élysée. Ainsi, l’entretien prendra une forme privée, plus conviviale. Malgré des divergence­s, les deux hommes tombent d’accord sur un point : l’entente franco-allemande devra porter le projet européen. Adenauer sera le seul homme d’état accueilli à la Boisserie. La visite que le Général effectue en Allemagne en septembre 1962 est un autre acte fondateur de la réconcilia­tion franco-allemande. Au terme d’un discours prononcé à Ludwigsbur­g, des milliers d’allemands se rassemblen­t dans les rues pour l’acclamer.

Le sens de l’image

De Gaulle avait le sens du théâtre, de la pose. Ses interviews télévisées et ses conférence­s de presse étaient vécues comme de véritables spectacles. Il soignait ses textes, les apprenait par coeur et les répétait pendant des journées entières, tel un acteur. La France se rappelle particuliè­rement du discours prononcé le 25 août 1944 à l’hôtel de Ville de Paris, après la libération de la

capitale. C’est à cette occasion que de Gaulle prononce ces mots historique­s : « Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ! » Les Français avaient découvert la voix de ce général inconnu lors du discours du 18 juin 1940. Mais ils ne connaissen­t pas encore son visage. C’est Churchill qui persuade de Gaulle de poser pour une séance de photograph­ies destinées à mettre un physique sur cette voix. On y voit le couple de Gaulle dans sa vie de tous les jours : Yvonne au piano, Charles la couvant du regard ; Yvonne et Charles attablés sur la terrasse ensoleillé­e de leur résidence londonienn­e, ou bien se promenant dans un jardin. Ce seront les premières photograph­ies de De Gaulle. La dernière sera prise la veille de sa mort, à la sortie de l’église de Colombey. Mais les plus émouvantes datent de mai 1969. Quinze jours après avoir quitté ses fonctions, de Gaulle s’envole pour l’irlande. Un photograph­e enregistre la solitude de cet homme «en face de lui-même », selon les propres mots du Général. On l’y voit vêtu d’un manteau sombre, sa haute stature mélancoliq­ue se détachant majestueus­ement sur un décor de lande du Kerry.

L’indépendan­ce de l’algérie

L’algérie est une colonie française depuis 1830. Les inégalités qui règnent entre colons et autochtone­s vont déboucher sur la guerre d’algérie qui a lieu entre 1954 et 1962. Elle oppose le gouverneme­nt français au Front de libération nationale (FLN) algérien qui réclame l’indépendan­ce. La situation devient très vite compliquée pour la France qui doit faire face à une hostilité grandissan­te de la population et à de nombreux attentats meurtriers. De son côté, l’armée française se comporte avec une grande violence et utilise la torture face à ses adversaire­s. En mai 1958, le général Massu qui dirige les opérations à Alger forme un gouverneme­nt de salut public et demande au général de Gaulle de le présider. Celui-ci accepte. Au début favorable au maintien de l’algérie française, la position du Général évolue quand il constate qu’aucun apaisement de la situation n’est envisageab­le. Un référendum est alors proposé aux Français sur l’autodéterm­ination de l’algérie. Celle-ci est approuvée par 75 % de la population. Le 18 mars 1962, les accords d’évian signent la fin de la guerre d’algérie et scelle son indépendan­ce.

Pourtant, la partie n’est pas finie. Certains se sentent trahis par le général de Gaulle et par cet abandon d’une colonie. Quatre généraux ont échoué dans une tentative de putsch en 1961. L’organisati­on de l’armée secrète (OAS), un groupe clandestin opposé à cette indépendan­ce, commet des attentats sanglants sur le territoire français, visant principale­ment des personnali­tés politiques. Mais en août 1962, L’OAS décide de frapper la tête de l’état en organisant un attentat dont la cible est le président de Gaulle. Le 22 août 1962, vers 20 heures, Charles et Yvonne de Gaulle quittent l’élysée à bord d’une Citroën DS conduite par Francis Marroux, le chauffeur du Général.

Ci-contre : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle en 1963, lors de la signature du traité de l’élysée

Ci-dessous : Le Général en Irlande pendant les élections francaises de 1969

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