GILLES CLÉMENT Jardinier du vivant
Widerstand leisten durch Gartenarbeit … So stellt sich der Gartenarchitekt verantwortungsbewusstes Gärtnern vor.
La planète est un vaste jardin, occupé par des jardiniers plus ou moins bons et responsables. » Sa vision du monde, Gilles Clément la transmet dans ses livres, dans ses cours à l’école nationale supérieure de paysage de Versailles, dans les émissions de radio et de télé, et surtout, dans son rapport à la terre. Lorsqu’il jardine, ce botaniste philosophe applique ses grands principes : créer un « jardin en mouvement», «libre de se déplacer ». Grâce à ses observations de l’évolution d’un paysage naturel, Gilles Clément a constaté que les plantes se déplacent, que des graines sont semées ça et là au gré du vent et qu’elles germent à des endroits phytosociologiques privilégiés. Dans le magazine Reporterre, il confie : « Au lieu de cantonner les plantes dans un lieu précis afin d’organiser une création, le jardinier doit faire confiance à la nature et accepter ses préférences. » C’est ce qu’il appelle «le tiers
« Jardiner, cultiver son potager, c’est résister. »
paysage», un espace laissé en friche, légèrement accompagné par la main de l’homme, un peu à la manière d’un jardin anglais. « Certains paysagistes se contentent de façonner les végétaux au lieu de bien connaître les plantes ! », regrette Gilles Clément. Autre concept cher à ses valeurs écologiques – qu’il porte depuis les années 1970 : «Il faut faire avec la nature et non pas contre ::. elle.» Exit donc, les pesticides. Le « jardin planétaire » est un espace sans mur, mais néanmoins fini. Un enclos planétaire à préserver, tout en permettant aux espèces et aux gènes de circuler. Militant anticapitaliste, Clément estime que s’affranchir des contraintes du marché en cultivant son jardin, son potager, avec des valeurs de respect de la terre, c’est déjà résister.˘