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JUIN 1940 EXODE À PARIS

In dieser Rubrik stellen wir Ihnen in jeder Ausgabe ein Kunstwerk vor. Diesmal ein Foto von einem unbekannte­n Fotografen.

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Après l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 par les troupes allemandes, la France déclare la guerre au Troisième Reich le 3 septembre. Dans les premiers mois c’est l’attente, la « drôle de guerre ». Puis, le 10 mai 1940, les armées allemandes envahissen­t la France. Le 3 juin, la capitale subit son premier bombardeme­nt. Dans les rues, c’est la panique. Perdue, sans consigne des autorités, la population est livrée à ellemême. Qu’ils soient notables, ouvriers ou commerçant­s, deux millions de Parisiens vont quitter la capitale, soit plus de deux tiers des habitants. Dans une confusion totale, ils rassemblen­t leurs biens les plus précieux. Beaucoup se ruent vers les gares, quand d’autres fuient à pied ou à vélo. Certains prennent leur voiture, créant de gros embouteill­ages aux portes de Paris. Le gouverneme­nt lui-même prend la fuite le 10 juin, en direction de Tours. La plupart des photos témoignant de ces évènements montrent des routes encombrées de voitures, de brouettes débordant d’affaires, de chevaux tirant des chariots où s’entasse un fatras de matelas, de chaises, etc.

Sur la photo ci-contre, la rue semble plutôt calme. Pourtant, c’est bien l’urgence qui pousse cette famille à l’avant-plan hors de son foyer. Avec des moyens de fortune, elle emporte ses effets personnels. Qui sont ces gens? Impossible de le dire. Nous sommes à Paris. Mais où et quand ? On l’ignore. L’auteur du cliché est anonyme. Trois génération­s partagent ici le même destin. Deux parents, des enfants et une vieille dame, la grand-mère semble-t-il. Celle-ci a été installée dans un landau abîmé, tiré avec nonchalanc­e par un garçon en culottes courtes. Sa présence dans cette voiture pour enfant est pour le moins insolite, presque irréelle, tant elle bouleverse l’ordre des choses… La vieille femme semble résignée aux drames de l’histoire. Son regard vide fixe le ciel, tandis qu’elle tient précieusem­ent un nourrisson entre ses mains. À droite, un deuxième landau ouvre la voie. Assis sur un tas de vêtements, un petit tend son bras vers sa mère, sans que celle-ci y prête attention, absorbée par sa marche en avant.

Errant sur les routes, ces exilés cherchent à rejoindre leur famille en province, à s’abriter dans une maison de campagne ou simplement à s’éloigner des soldats allemands. Tous cherchent un abri pour passer la nuit et de la nourriture. Mais le chemin est difficile, les population­s subissent les bombardeme­nts, les mitraillag­es. Certains morts sont enterrés le long des routes. Durant l’exode, près de 90000 enfants seront portés disparus, égarés sur le chemin. La plupart retrouvero­nt cependant leur famille quelques semaines plus tard.

Le 14 juin 1940, les Allemands entrent dans Paris. Le 17 juin, le maréchal Pétain, nouveau chef du gouverneme­nt, signe l’armistice. Dès lors, les Parisiens commencent à regagner leurs foyers. Mais de nouvelles épreuves les attendent. Désormais, l’occupant va dicter sa loi et modeler leur quotidien.

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