CHRONIQUE D’UNE PARISIENNE
Vom Urlaub im Jahr Corona
Les vacances, quelles vacances ? C’est sûr, avec ce qui nous est tombé dessus, nous n’avons plus la même vision des vacances. Depuis le mois de mai, avec le déconfinement, les Français se demandent comment ils doivent s’organiser. Tandis que les hôteliers, les restaurateurs, les pro priétaires de gîtes et de chambres d’hôtes, les compagnies aériennes s’inquiètent de leur situation plus qu’inconfortable.
Ce qui est sûr, c’est que ces vacances sont bien différentes des autres. Quand on sait que la quasi-totalité des festivals de musique, d’opéra, de théâtre, de danse, de cirque ont été déprogrammés. Que sur les plages, il ne faut pas être serrés et éviter les jeux de ballon. En train, en bus en bateau, en avion, cela reste compliqué de respecter les gestes barrières.
Il y a encore tant de questions qui se posent. La circulation du virus a-t-elle diminué, voire disparu ? Où faut-il porter un masque ? Faut-il encore et toujours se laver les mains régulièrement ou les désinfecter avec du gel hydroalcoolique ? Saluer sans serrer la main (un réflexe qu’il vaudrait d’ailleurs mieux stopper complètement) ? Ne pas se faire la bise (très difficile chez nous)? Comment peut-on respecter la distanciation sociale entre amis, entre voisins, le soir à l’apéritif, à la soirée dansante, lors des feux d’artifice ? La queue pour entrer dans les parcs zoologiques, les sites patrimoniaux, les bases de loisirs est-elle importante ? Peut-on faire du sport en collectif ? En intérieur s’il pleut? Parvient-on à respecter une distance de dix mètres entre joggeurs et entre cyclistes ? Les cours de gym sur la plage sont-ils annulés ou non ?
Peut-être que le tourisme de masse, qui détruit peu à peu les plus beaux sites du monde, va diminuer. Peut-être qu’on arrêtera un jour de vouloir tous avoir le même hôtel partout dans le monde, moderne, hyper confortable, respectueux de l’environnement, mais avec la climatisation. Qu’on découvrira la beauté de la campagne, de la montagne, de l’océan sans artifice…
Jusqu’à maintenant, être en vacances se réduisait pour beaucoup à consommer voire à surconsommer. Acheter des vêtements de plage et de soirée, acheter des sacs de voyage, acheter des produits pour préparer la peau au bronzage et les cheveux au soleil, puis des produits bronzants et après-bronzants, des crèmes et des gels pour protéger les cheveux de l’eau iodée de la mer, de l’eau chlorée de la piscine, du vent, de la réverbération. Acheter de faux produits du terroir, des gadgets, des souvenirs…
Sans frénésie, tranquillement, créons-nous cette année de belles vacances tout simplement, et savourons le fait de pouvoir souffler un peu.
Jusqu’à maintenant, être en vacances se réduisait pour beaucoup à (sur)consommer.