Dernière opération?
Les mois qui ont suivi l’AVC ont été lourdement chargés en tests, opérations et diverses vérifications. On m’a examinée du bout des orteils jusqu’à, bien sûr, la cervelle, avec les meilleures machines possible. Pendant cette période, nous vivions des haut
Octobre
En octobre, le médecin a décelé en moi «un petit quelque chose d’anormal qui finira sûrement par passer» et m’a assuré qu’on me ferait passer une nouvelle série de tests plus tard pour le confirmer.
Mars
En mars, j’ai eu ma confirmation: «Madame Boudreault, vous avez un kyste aux ovaires, qui est potentiellement cancéreux. Il serait préférable de le retirer lors d’une légère opération.» (Ici, je me dois d’insérer un message pour mon père: Salut, papa, ne t’inquiète pas. Je ne te l’avais pas dit pour ne pas te rendre nerveux. Mais je vais bien. Très bien. Maintenant, poursuis ta lecture en paix!) En entendant le mot «opération», j’ai senti mon corps tout entier frémir. Une autre? Vraiment, encore? Moi qui pensais en avoir enfin fini avec les salles blanches, les lits froids, les bistouris, les pansements et toute la douleur qui vient avec… Il faut croire qu’encore une fois, la vie en a décidé autrement! J’étais épuisée, totalement lasse de ce qui m’arrivait mais, en même temps, j’étais heureuse que les médecins aient découvert le kyste avant qu’il ne devienne nuisible. Sans l’AVC, je n’aurais probablement pas été testée. Coup de chance dans ma malchance?
Mai
Le mois de mai est arrivé et la date de l’opération, le 5 juin, se rapprochait de plus en plus. Je dois admettre que cela m’effrayait un peu et je trouvais dommage l’idée de passer ma journée d’anniversaire (11 juin) au lit. «Ce sera mollo cette année...», me suis-je dit. Ma meilleure amie, Nancy, m’a proposé de venir passer une soirée chez moi le 31 mai. Je trouvais que ça devançait ma fête de beaucoup mais, en même temps, j’avais vraiment envie de la voir avant l’opération, quand j’étais encore en pleine forme. Je n’ai pas de mots pour exprimer la bouffée d’amour, d’amitié, de pur bonheur que j’ai ressentie lorsque j’ai ouvert la porte, le 31, et que devant moi se tenaient Nancy et toute ma belle gang d’amies: Priscilla, Carolyne, Sylvie, Johanne, Caroline, Line et Martine. Elles étaient là, souriantes, avec leurs ballons colorés, leurs bouteilles de vin et leurs talons aiguilles… Elles m’ont réellement surprise! La soirée s’est déroulée dans les rires, la bonne humeur et l’affection, comme toujours. C’était simple et ça m’a fait du bien, d’où l’importance des amis: c’est la deuxième famille. C’est si rassurant d’être entouré de gens qui nous aiment et qui nous appuient dans les épreuves comme dans les réussites et les échecs. Moi, j’ai ce cadeau-là. «Les amis, c’est comme les parapluies: l’orage a l’air moins grave parce qu’ils nous abritent du mauvais temps.»
Juin
Finalement, le 5 juin est arrivé. J’avais le trac en... (mot qui rime), mais l’opération s’est très bien passée, et je suis revenue à la maison le jour même. Je ne souffre pas trop, je peux marcher et je ne suis pas exténuée comme je pensais l’être. Maintenant, il ne me reste plus qu’à espérer une trêve de tests et de virées sur les tables blanches… et à profiter de la vie!
Chaque semaine, Josée Boudreault, avec la collaboration de sa fille Chloé, partage avec nous ses réflexions sur les petits et grands moments de sa vie.