7 Jours

Virée de filles d'été AVEC JEAN-FRANÇOIS BREAU

PAR MARIE- EVE JANVIER / MAQUILLAGE: VÉRONIQUE PRUD’HOMME / PHOTOS: KARINE LÉVESQUE

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À l’approche de la fête des Pères, j’avais envie de sortir un peu du cadre de la Virée de filles pour parler avec mon amoureux du plus beau et du plus grand rôle dans sa vie: celui de papa. Je lui ai donc donné rendez-vous pour une séance de CrossFit, une activité que nous aimons faire ensemble.

Jean-François, as-tu toujours voulu être père? Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulu être papa. Même lorsque j’étais jeune, c’était évident pour moi que j’avais la fibre paternelle. J’ai même toujours souhaité avoir une petite fille. Avais-tu déjà ce côté paternel avec tes amis? J’ai toujours vite pris soin de mes amis et des autres. Lorsqu’on sortait et qu’on savait qu’on allait prendre un verre, ça rassurait les parents de mes amis que je sois là. Je ne buvais pas, donc j’étais toujours le conducteur désigné. Ils étaient rassurés et savaient qu’il n’y aurait pas de raisons de s’inquiéter. Comment tu t’imaginais comme père? Attentionn­é, doux, aimant et patient.

« J’ai convié Jean-François à un centre de CrossFit, un sport qu’il aime faire pour se dépasser.» — Marie-Eve

«Mon modèle à moi, c’ est mon père. Je ne vois pas qui pourrait l’ être à part lui. C’ est un père aimant et impliqué .» —Jean-François

Et aujourd’hui, quel genre de père es-tu? Attentionn­é, doux, aimant et... un peu moins patient! Je suis colleux aussi. J’aime prendre ma fille dans mes bras, la cajoler. Pour moi, c’est important ce contact physique. Qu’est-ce qui te surprend le plus dans ce nouveau rôle? Ce qui me surprend le plus, c’est que je suis un peu moins père poule que je ne l’aurais cru. Je croyais que j’aurais été pris dans un genre de prison de nervosité. Je suis vraiment moins stressé qu’elle tombe, par exemple, et plus permissif que je l’imaginais. En même temps, j’ai ce discours alors qu’elle a à peine un an et demi. Ce sera peut-être autre chose lorsqu’elle sera adolescent­e... Mais présenteme­nt, mon calme me surprend. On prône beaucoup le papa qui s’implique dans toutes les tâches quotidienn­es, dans toutes les décisions avec son ou sa partenaire. Comment vois-tu cela? Personnell­ement, je veux être aussi présent que toi, la maman. Et j’ai réalisé que j’apportais autre chose à mon enfant, que chacun avait ses rôles, que je ne pouvais pas faire exactement ce que la maman faisait, mais plutôt être complément­aire avec elle... avec toi! (sourire) Est-ce que la société en demande trop aux papas? Je trouve qu’on est un peu perdus comme papas là-dedans. Comme pour les femmes, je trouve que cette société nous renvoie une image de fausse perfection. On doit être un papa qui excelle dans tout! Il faut avoir des épaules carrées, des vêtements à la mode, faire son jogging le matin, être équilibré, manger du kale, réussir au travail, être un bon ami, un bon amant, un bon père de famille... Il faut être bon dans tout! Un super papa! Tout ça devient étourdissa­nt! As-tu un modèle de qui tu t’inspires? Mon modèle à moi, c’est mon père. Je ne vois pas qui pourrait l’être à part lui. C’est un père aimant et impliqué. Il est un modèle de bonté. Qu’est-ce que ton père a fait que tu

veux recréer et, à l’inverse, que tu ne souhaites pas refaire? Je veux être extrêmemen­t disponible pour mon enfant, comme mon père l’a été et l’est encore, d’ailleurs, pour mes frères et moi. Je réalise par contre que, par amour, bien sûr, j’ai été surprotégé. Aujourd’hui, je me rends compte que je suis un peu trop dépendant des autres. J’aurais dû me péter le nez une fois ou deux plus souvent dans la vie, juste pour me faire une carapace un peu plus épaisse. En gros, je veux que Léa ait le plus d’outils possible et qu’elle soit encore plus débrouilla­rde que moi. Tu auras bientôt 40 ans. Quand tu regardes en arrière, quel bilan fais-tu de ta vingtaine et de ta trentaine? Je ne retournera­is pas au début de ma vingtaine. J’avais trop d’incertitud­es. À cette époque, j’ai vécu des choses extraordin­aires profession­nellement que je devais vivre à ce moment-là. Ç’a été un tourbillon, c’était fou! À 30 ans, il y a eu Don Juan, un grand rôle dans ma vie. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à devenir un homme dans ma tête. Je ne sais pas ce qui s’est passé... Il faut dire que je t’ai rencontrée aussi!

(rires) Mais à cet âge-là, j’ai commencé à voir ce que j’avais accompli et compris ce que je voulais être pour le reste de ma vie. Je me stabilisai­s, puis j’ai su que je voulais un enfant. C’était une autre étape pour moi. Aujourd’hui, à presque 40 ans, je me sens bien. Je suis heureux. Donc, tu aimes vieillir? Oui. C’est un privilège de vieillir et d’avoir des cheveux blancs! Je pense à ton frère qui n’a pas eu cette chance. Je constate de plus en plus que c’est un privilège d’avoir la santé pour me permettre de réaliser les rêves de ma bucket list. Dans les dernières années, tu t’es assagi par rapport à ton amour pour les sports extrêmes. Comment expliques-tu cela? Cette envie n’a jamais disparu! Je sauterais en bas d’une chaîne de montagnes en wingsuit n’importe quand! Mais je ne suis plus le même. Nos parents nous le disent: «Quand tu auras des enfants, tu comprendra­s!» Aujourd’hui, il y aurait une grosse lumière rouge qui s’allumerait avant que je saute d’un cap rocheux. Ce n’est plus juste mon petit «moi»... je veux que Léa garde son papa. Si tu devais changer de travail aujourd’hui, que ferais-tu? J’ai toujours senti que j’étais un petit oiseau exotique curieux, qui avait un désir de découvrir le monde! Cette curiosité me pousse à avancer, et je fais déjà un métier qui me permet de voir du pays. Si je devais changer, je ferais

«Ce n’est pas sans une petite nervosité que j’ai interviewé mon chum. Trouver des questions auxquelles je ne connaissai­s pas les réponses après 13 ans de vie ensemble a tout de même été un petit défi!» — Marie-Eve

«Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ ai toujours voulu être papa. Même lorsque j’ étais jeune, c’ était évident pour moi que j’ avais la fibre paternel le .»— Jean-François

de la photo, du cinéma, de la course automobile... Je ne serais pas capable de rester dans un bureau, assis, tous les jours.

Je crois connaître la réponse... mais t’en fais-tu avec ce qu’on peut dire ou penser de toi?

Puisque tu connais un peu la réponse, je serai franc! (rires) J’aimerais ne pas m’en faire, mais je mentirais si je disais que je m’en fous.

Donc, les commentair­es t’affectent?

Un peu, mais je n’en fais pas une maladie! Si, par exemple, on me dit que j’ai pris du poids quand on me voit à la télé, ça me fait sourire, car je sais que je peux régler le «problème» en retournant au gym. Je sais que j’ai le contrôle. Ça revient à la beauté de vieillir. Être en forme, ce n’était qu’une question d’image avant. Aujourd’hui, ça veut aussi dire être capable de jouer avec notre fille, être là longtemps et en santé.

Notre fille est 50 % québécoise et 50 % acadienne, et je sais combien ça te rend fier. As-tu hâte de lui montrer ce qu’est l’Acadie?

Oui, tellement! Chez nous, en Acadie, le sentiment d’appartenan­ce est très fort et important. Avant Léa, j’aimais retourner en Acadie pour le plaisir d’y revoir ma place et mes amis. Maintenant, je veux aller en Acadie pour que notre fille sache d’où elle vient. Dernièreme­nt, j’ai vu le documentai­re Zachary Richard, toujours batailleur,

de Phil Comeau. Ça m’a beaucoup bouleversé et ça m’a fait réaliser à quel point notre histoire est importante. J’ai besoin de transmettr­e cette histoire à notre fille, qu’elle se sente attachée à ses racines et qu’elle aime la mer comme moi je l’aime.

Te vois-tu aller revivre là-bas, au Nouveau-Brunswick?

Pourquoi pas comme projet de retraite? La vie est remplie de surprises! Si je ne peux plus vivre mon métier comme c’est le cas en ce moment, j’irais bien vivre ma vie sur le bord de la mer. J’ai besoin de l’eau, je suis un gars de grands vents, j’ai besoin d’espace, j’ai besoin de voir le soleil se lever à l’horizon. Il me semble que je serais un bon pêcheur. (rires) Nouvelle émission musicale, Prise de son, à surveiller cet été à Radio-Canada; Collaborat­eur tout l’été aux Échangiste­s, à Radio-Canada; Il est l’un des «Fantastiqu­es», dans Éric et les Fantastiqu­es, de retour cet automne à Énergie. Pour connaître l’horaire de ses spectacles cet été, rendez-vous sur sa page Facebook.

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