7 Jours

Damien Robitaille Pile ou face

Après nous avoir offert des vers d’oreille comme Porc-épic et Homme autonome, le singulier chanteur franco-ontarien natif de Lafontaine, aux abords de la baie Georgienne, est récemment revenu à l’avant de la scène avec un bouquet de nouvelles compositio­ns

- PAR STEVE MARTIN • PHOTOS: Julien Faugère

Damien, plus jeune, étais-tu un petit ange ou un petit diable?

Un petit ange. J’étais trop gêné pour être méchant. Je pense que j’avais peur que mon père me discipline! Je suis sorti de ma coquille à l’adolescenc­e et au début de la vingtaine. J’ai commencé à me laisser plus aller à partir du moment où je suis déménagé en ville. Là, je suis devenu un peu plus démon!

Étais-tu davantage un fils à papa ou un fils à maman?

C’est dur à dire... Mon père est décédé quand j’étais jeune, donc, forcément, je suis devenu un fils à maman.

Préfères-tu la guitare ou le piano?

C’est toute une question, ça! C’est comme si j’avais le choix entre ma jambe droite et ma jambe gauche! Je vais dire le piano, parce que c’est un instrument plus complet. Ça offre plus de possibilit­és. Quand je joue du piano, je suis plus apaisé. Ça me ramène les pieds sur terre.

À titre de pianiste, préfères-tu Stevie Wonder ou Elton John?

Elton John! Si je chante en jouant du piano, c’est parce que j’avais le livre de musique d’Elton John quand j’étais jeune. J’ai commencé à jouer Your

Song; c’est la première chanson que j’ai apprise au piano. J’avais 13 ans et j’étais un grand fan. J’aime les paroles d’Elton et sa collaborat­ion avec Bernie Taupin. Ce sont des chansons bien construite­s.

La baie Georgienne ou le fleuve Saint-Laurent?

C’est drôle, je me disais que quelqu’un allait me demander ça! Je vais dire la baie Georgienne, parce que c’est par chez nous, alors c’est plus près de mon coeur. Et puis, il y a de belles plages, on peut s’y baigner. Cela dit, c’est la même eau! (rires)

Es-tu un gars de ville ou de campagne?

Ah, je suis encore un gars de campagne. Présenteme­nt, j’habite à Longueuil, mais je vais me promener au bord du fleuve, dans le parc Marie-Victorin, tous les jours. C’est beau; on a l’impression d’être tout seul dans le bois, avec vue sur la ville et le fleuve.

Au lever, es-tu doux comme un agneau ou piquant comme un porc-épic?

C’est ma fille qui me réveille, alors je suis doux. Elle me dit: «Papa! Papa!» Je la prends et on joue ensemble. C’est plus facile de me lever le matin depuis qu’elle est là. Je me couche plus tôt, je fais moins d’abus!

Ta conjointe est colombienn­e. L’éducation à la maison, ça se passe en anglais, en français ou en espagnol?

Les trois! Avec moi, elle parle plus en français, avec ma femme, c’est plus en espagnol, et la plupart des livres que je lui lis sont en anglais. Elle chante. Elle connaît déjà 50 ou 60 chansons francophon­es et une cinquantai­ne de chansons anglophone­s. À un an et demi, c’est impression­nant. Et puis, elle connaît toutes les chansons de mon nouveau disque par coeur!

Ma fille d’un an et demi chante. Elle connaît toutes les chansons de mon nouveau disque par coeur!

Quelle est sa préférée?

Je pense qu’elle aime bien Univers

parallèles. Je la joue au piano et elle adore ça. Elle chante les notes, c’est spécial. Je suis très fier d’elle.

Qu’est-ce qui vient en premier: les paroles ou la mélodie?

Ça dépend de la chanson; elles sont toutes différente­s. Ça commence toujours par une étincelle. Par exemple, pour Le fleuve, la mélodie est venue en premier, alors que pour Univers paral

lèles, c’est le petit thème «Ti-ti-ti-titididi...» Pour Ta biographie, j’ai d’abord pensé au texte, et j’y ai accolé une musique que j’avais déjà. C’est comme un casse-tête!

En tournée, es-tu un homme autonome ou ennuyeux?

Je suis pas mal autonome. Ça dépend des circonstan­ces: si les conditions sont bonnes, je suis bien sur la route. C’est un des aspects de mon métier que j’aime le plus. Mais ça fait du bien de rentrer à la maison de temps en temps!

Préfères-tu la musique moderne ou vintage?

Comme la plupart de mes idoles sont décédées, je dirais vintage. Dernièreme­nt, j’ai beaucoup écouté Duke Ellington, The Mills Brothers, Louis Armstrong, The Carpenters... J’ai aussi découvert ABBA. Je me suis dit: «Eh, c’est bon ça!» J’aime bien découvrir l’histoire de la musique.

Devenir chanteur et musicien, était-ce un accident de parcours ou le seul plan envisageab­le?

J’en rêve depuis que j’ai 13 ans, mais je ne pensais pas que c’était réalisable. Je viens d’un petit village et je me disais que ça ne se pouvait pas. Je jouais dans mon sous-sol. Mon père était prof et ma mère enseignait aussi, alors je me disais que j’allais être prof de musique. J’échouais à tous mes cours, sauf de musique, où je décrochais des A+! Alors, je dirais que la vie m’a guidé vers ce métier-là.

Qu’est-ce qui a été le plus marquant pour toi: tes rêves récurrents ou tes cauchemars d’enfant?

Mes rêves récurrents. C’est drôle, mais mes rêves se passent toujours aux mêmes endroits: dans ma maison d’enfance et sur le terrain de mon grand-père. C’était un gros terrain dans le bois. Ce n’est pas pour rien que j’ai le goût de me trouver une maison là-bas: je me sens comme un arbre déraciné, mais qui se souvient encore de la terre où il a grandi.

Vis-tu dans un univers parallèle ou es-tu plutôt terre à terre?

Je me sens souvent dans un univers parallèle! Sauf quand je suis avec ma fille, ma femme ou mon chien. Sinon, je n’ai pas d’horaire fixe... Disons qu’il n’y a pas grand-chose pour nous «grounder», dans ce métier-là! C’est pour ça qu’on s’attache à notre famille...

Es-tu de type fast-food ou fine gastronomi­e?

Fine gastronomi­e. C’est important de bien manger. Quand j’étais jeune, c’était patates, spaghetti... comme bien du monde en campagne. Depuis, j’ai beaucoup tourné en France, alors j’ai pu goûter à toutes sortes de bouffes. J’ai une grande ouverture pour la nouveauté. Ça fait d’ailleurs partie des choses que j’aime de la vie de tournée: aller dans de bons restaurant­s, goûter de bonnes choses...

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