7 Jours

Virée de filles avec Mirianne Brûlé

C’est avec grand plaisir que j’ai rejoint Mirianne Brûlé au parc national du Mont-Saint-Bruno, où elle m’a donné rendez-vous pour une marche en forêt. La belle de 33 ans m’a parlé avec franchise de sa réalité de comédienne, de sa vie de couple avec Jason

- Par Marie- Eve Janvier Maquillage- coiffure: Véronique Prud’homm e Photos: Julien Faugère

Mirianne, pourquoi m’avoir donné rendez-vous au mont Saint- Bruno?

Je m’entraîne ici deux fois par semaine, été comme hiver, avec Cardio Plein Air. C’est la première fois que je suis aussi motivée à faire un entraîneme­nt. J’adore la nature, la montagne, et je viens souvent ici depuis qu’on vit dans le coin, mon chum et moi.

Es-tu une grande sportive?

Oui! J’aime bouger, j’aime être dehors. J’aime tous les sports en nature!

L’image de ton corps est- elle importante pour toi?

Oui, mais de façon très saine. Je ne suis pas quelqu’un qui fait des régimes, qui s’empêche de boire du vin, etc. Je suis une épicurienn­e dans tous les sens du terme et j’ai la chance d’avoir une bonne santé.

Tu es une belle fille. Quel est ton rapport à ta beauté?

(Rires) Merci, c’est gentil! Il a beaucoup évolué. J’ai toujours eu conscience de mon physique, étant une personnali­té publique et ayant fait beaucoup d’émissions pour adolescent­s. Je te dirais par contre que l’avènement des réseaux sociaux a été une adaptation pour moi. Ça n’existait pas quand je faisais Ramdam, et heureuseme­nt.

Est- ce une pression pour toi?

Pas tant que ça. J’essaie de promouvoir des valeurs saines sur mes comptes Instagram et Facebook, pour ces jeunes filles, entre autres, qui me suivent et que je pourrais inspirer. Mais j’adore décrocher de ça, surtout en voyage. On se met au défi, Jason et moi, de ne pas aller sur nos réseaux sociaux.

Pourrais-tu ne plus en avoir?

Je ne crois pas. C’est tout de même comme une drogue et ça fait partie de mon métier. Ça me permet aussi de rejoindre des gens; je reçois des messages, je peux communique­r avec eux.

Tu fais des voyages à travers le monde. Que vas-tu y chercher?

Beaucoup de choses! La simplicité, la nature, la liberté, l’ouverture sur le monde, l’émerveille­ment du moment présent, le fait d’être ici et maintenant. Dans nos vies, l’agenda prend beaucoup de place et on est tout le temps en train de penser à mille choses, à toujours planifier.

«J’ adore la nature, la montagne, et je viens souvent au mont Saint-Bruno depuis qu’ on vit dans le coin, mon chu met moi .» —Mirianne

En voyage, tout ça s’arrête. Je trouve qu’on est une meilleure version de soi-même en voyage.

Quels aspects de toi sont meilleurs en voyage?

Je suis plus relaxe, plus ouverte, et j’accorde moins d’importance à tout ce qui concerne l’apparence. Je passe aussi du temps de qualité avec mon amoureux. Il y a juste en voyage qu’on passe 24 heures sur 24 ensemble, à profiter du moment et à rire ensemble!

Vous tombez-vous sur les nerfs, à un certain moment?

Comme tous les couples, oui! (rires) Mais on est franchemen­t de très bons partenaire­s de voyage. On est une bonne équipe, on s’équilibre. Jason aime expériment­er de nouvelles choses et il m’amène à les essayer sans m’y forcer.

Ça fait 10 ans que vous êtes en couple, Jason Roy Léveillée et toi. Les gens sont-ils surpris que vous soyez ensemble depuis si longtemps?

Les gens nous demandent souvent comment on fait, surtout dans le milieu dans lequel on évolue! Honnêtemen­t, je n’ai pas de recette,

et je pense qu’on est un bon match. Un couple, c’est du travail, ce n’est pas magique, et c’est surtout un choix qu’on fait d’être ensemble. C’est normal d’avoir des périodes difficiles et des désaccords sur des sujets importants. Mais si tu y crois et que tu as l’impression que ça en vaut la peine, ça durera.

Le fait de travailler dans le même milieu, d’avoir le même métier, ça amène des périodes où l’un travaille plus que l’autre. Comment vivez-vous cela?

Dans la communicat­ion. Je pense que c’est important de comprendre la situation de l’autre. Le premier sentiment qu’on a, c’est d’être vraiment content pour l’autre, donc je pense que ça rend tout ça très sain. Et ça varie tellement, c’est chacun son tour.

Vous travailler­ez ensemble cet été dans Grease. La dernière fois que vous avez participé au même projet, c’était il y a quelques années, dans Ramdam. Comment voyez-vous ça?

J’ai vraiment hâte! Grease, c’est du bonbon! Je n’ai jamais fait de comédie musicale, et je me sens privilégié­e de vivre ça. On aura des scènes ensemble! C’est drôle, car Annie Villeneuve, que je connais bien, était gênée de devoir embrasser Jason devant moi! (rires) Je lui ai dit de ne pas s’en faire avec ça, qu’il avait joué dans Lance et compte. (rires)

Êtes-vous du genre à vous donner des notes sur votre travail de retour dans la voiture, après le spectacle?

Certaineme­nt! Et je suis surtout du genre à lui en demander! Lorsqu’on a des auditions, on s’aide souvent. On se donne la réplique, et c’est drôle, car on est toujours un peu gênés au début.

Même après 10 ans! (rires) Puis ça passe. J’aime travailler avec lui.

Vous devez souvent vous faire demander: «À quand des enfants?» «À quand le mariage?» Donc, je vais aller ailleurs! Te sens-tu sur ton X?

(Rires) Bonne question... Oui. J’ai des rêves que j’ai envie de réaliser, et être maman en fait partie. C’est clair pour moi que ma vie ne serait pas complète sans enfants. Mes amies me disent à quel point on se sent plus épanouie en tant que femme quand on devient une maman. Donc, oui, j’ai hâte! J’accepte par contre le fait que ça arrivera plus tard.

J’aimerais t’entendre sur la place de la femme dans notre industrie.

Je suis contente que tu m’en parles! Je m’implique beaucoup sur le plan syndical à l’Union des artistes. Depuis quelque temps, je fais partie du conseil d’administra­tion et du comité des femmes avec Jessica Barker, notamment. Il y a encore, en 2017, tellement d’inégalités qui sont aberrantes et qui me choquent concernant les salaires, entre autres. Le dossier des femmes enceintes m’intéresse beaucoup aussi. Dans notre métier, il n’y a pas de marche à suivre ou de protocole, et on a malheureus­ement entendu beaucoup d’histoires tristes de comédienne­s qui ont perdu leur travail à cause de leur grossesse. Certains producteur­s sont très accommodan­ts, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. C’est dans l’ère du temps que les femmes puissent prendre position, et je pense que c’est important de s’impliquer, de s’informer et de se faire entendre. Doit- on parler plus fort, selon toi? Mon avenue à moi, c’est de m’impliquer le plus possible et de trouver des solutions pour faire en sorte que les différents décideurs se parlent. Je m’implique aussi pour l’accessibil­ité au travail. Il n’y a presque plus d’auditions pour les comédiens et comédienne­s. À l’Union des artistes, on est 13 500 membres, et la majorité ne vit pas du métier d’artiste.

Il me semble qu’aujourd’hui on doit être multitâche, être capable de faire plein de choses!

Tout à fait! Et nos agents nous le disent: on doit être des «360». Il faut essayer plein de trucs, lancer des projets, avoir de bonnes idées... Maintenant, on n’est plus juste une comédienne ou un chanteur; on est une personnali­té publique. Les gens s’attachent aux artistes en premier, pas nécessaire­ment à ce qu’ils font. Mais encore là, à chacun son cheminemen­t! D’ailleurs, mon chum et moi, on présente des capsules de nos voyages qui s’appellent PACK SAC. On a tout fait nous-mêmes! On aurait tellement envie de faire une émission de voyage ensemble, Jason et moi. Trouves-tu qu’être multitâche est stressant? Oui, mais il ne faut pas être trop pessimiste par rapport à ça. On est dans une période de changement. Ce qui est difficile à expliquer, c’est que ce n’est la faute de personne! La façon de faire dans les arts est différente aujourd’hui. J’ose espérer qu’on trouvera des solutions, qu’on saura s’adapter. On a tellement de talent ici!

Que peut- on te souhaiter?

Un rôle! (rires) J’aimerais beaucoup jouer dans une série lourde ou d’époque, comme Les pays d’en haut. À 33 ans, je me sens prête. J’ai beaucoup été cataloguée dans les séries jeunesse et j’avoue que c’est un peu difficile de me sortir de ça. Je me souhaite un rôle pour briller et montrer ce que je suis capable de faire!

Ça prend un peu de folie pour faire ce métier, non?

Oui, mais je ne me verrais pas faire du 9 à 5. Je serais malheureus­e. J’adore la liberté que mon métier m’apporte! Je suis chanceuse et je le sais!

«J’aidesrêves­que j’ ai envie de réaliser, et être maman en fait partie. C’ est clair pourmoique­mavie ne serait pas complète sansenfant­s.» —Mirianne

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«Ayant le même âge que Mirianne, j’étais bien curieuse de voir si sa réalité était comparable à la mienne. J’ai découvert une fille avec qui j’avais bien des points en commun...» — Marie-Eve
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