7 Jours

« On peut agir contre le cancer... » — Mitsou

Il y a 20 ans, un diagnostic de cancer du sein faisait très peur. De nos jours, grâce à la recherche et aux avancées scientifiq­ues considérab­les dans le domaine, l’avenir est rempli d’espoir. Alors qu’elle concluait un premier forum scientifiq­ue de la Fon

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Mitsou, depuis quand assumes-tu le rôle de porte-parole de la Fondation du cancer du sein du Québec?

Depuis plus de 11 ans, mais nous avons plusieurs ambassadri­ces: ce sont des femmes qui ont ou ont eu le cancer du sein. Elles partagent leur histoire avec les gens pour leur donner de l’espoir. Il y a trois volets à la Fondation: le soutien, l’éducation et la recherche. Avec le forum de la Fondation, c’était la première fois que nous fusionnion­s ces trois facettes dans un seul événement. Nous voulions informer les femmes atteintes du cancer du sein, leurs proches et ceux et celles qui s’intéressen­t au domaine de la santé sur les avancées de la recherche. Des médecins, des spécialist­es et des chercheurs nous ont donné les informatio­ns que nous souhaition­s tous avoir. Le Dr Richard Béliveau a aussi pris le temps de déboulonne­r quelques mythes. Les femmes étaient très heureuses de pouvoir être renseignée­s lors de cette journée. En soirée, nous avons remercié les bénévoles en leur offrant un spectacle à la Maison symphoniqu­e.

Le Dr Béliveau et les scientifiq­ues confirment-ils que le mode de vie est prépondéra­nt en ce qui concerne le cancer?

Le mode de vie est extrêmemen­t important. Beaucoup de mythes ont la vie dure: on pense encore que le stress est un facteur majeur, tout comme la pollution, alors qu’ils n’ont qu’une incidence de 2 %. Il faut les comparer à l’obésité, qui a une incidence de 30 %. Et quand on la combine à l’inactivité physique, à la cigarette, à la surexposit­ion au soleil et à l’alcool, ça totalise environ 70 % des facteurs clés dans le développem­ent d’un cancer. Il faut arrêter de s’inquiéter du stress: il ne donne pas le cancer! On peut être proactif face à nos choix de vie. On sait que le cancer a des causes héréditair­es, mais aussi génétiques. Les cancers se présentent généraleme­nt durant la cinquantai­ne. C’est une question de hasard, quasiment comme la loterie, mais on peut réduire les risques de développer un cancer en adoptant des comporteme­nts sains.

Qu’en est-il des avancées scientifiq­ues?

On avance à pas de géants en ce moment. Avoir un cancer du sein de nos jours, ce n’est pas comme il y a 20 ans. Les traitement­s sont beaucoup plus spécifique­s et personnali­sés. On a de meilleures chances de survie et dans de meilleures conditions. Les prochaines années seront déterminan­tes quant au traitement du cancer. Il faut savoir que l’argent amassé par la Fondation du cancer du sein du Québec est investi chez nous, dans les hôpitaux, pour les chercheurs et les patientes d’ici.

Au sortir d’un forum semblable, te sens-tu remplie d’espoir pour les femmes?

Oui, d’espoir et de compassion. Personne ne veut être une statistiqu­e dans la vie. Quand tu traverses un cancer, tes enfants, ton amoureux, ton travail en sont touchés. Je ne vois pas le cancer à travers des lunettes roses. Nous avons tous des cellules cancéreuse­s, elles commencent à se développer avec les mauvaises habitudes à l’adolescenc­e. En tant que parents, il faudrait pouvoir donner ces informatio­ns à nos enfants. Personnell­ement, je trouve que je ne le fais pas suffisamme­nt, alors que mes filles diraient que je leur en parle trop. Elles me trouvent obsédée par la nourriture saine et la santé, mais ça fait partie de l’éducation.

Ces rencontres avec des survivante­s donnent- elles un sens à ton engagement? Bien sûr. Des journées comme celleslà me nourrissen­t pour les mois à venir. Lorsque je ressors d’un événement de la Fondation, je suis vidée, mais remplie de toutes ces histoires que j’ai pu entendre. C’est motivant. Ton engagement a-t-il évolué au fil du temps?

À l’époque, je le faisais pour une femme, Monique, une amie que j’ai perdue, victime du cancer du sein. C’était une de mes idoles de vie. Avec son conjoint, elle formait un couple que Iohann et moi adorions. Elle avait pigé le mauvais numéro à la loterie... Je n’ai pas su quoi lui dire à l’époque. J’aurais tellement aimé faire plus, mais je me sentais démunie. Aujourd’hui, je poursuis l’engagement pour les milliers de femmes que j’ai rencontrée­s. Il n’y a rien de mieux que de donner de son temps pour se sentir bien.

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