7 Jours

Mario Tessier

- PAR S TE VE M ARTIN • P HOTOS: B RU NO P E TROZ Z A

L’humoriste aux mille talents passe un été fort occupé aux côtés d’Anne-Marie Withenshaw, avec qui il anime l’émission Indice UV sur les ondes de Radio-Canada. Nous avons profité d’un de ses rares moments de liberté pour lui proposer de se livrer à notre petit jeu...

Je ne suis pas vraiment un suiveux dans la vie. Je suis un meneur.

Mario, enfant, étais-tu un petit ange ou un petit diable? Un petit diable! J’étais tannant, mais jamais impoli. Si tu le demandais à n’importe lequel de mes professeur­s, que ce soit ceux du secondaire, du primaire ou même du cégep, ils te le confirmera­ient. Tout le monde disait: «José (Gaudet) et toi, vous êtes deux tannants, mais on ne peut pas vous en vouloir. Vous avez juste... beaucoup d’énergie!» On voulait avoir l’approbatio­n des professeur­s et les faire rire eux aussi, mais c’est clair que si ça se passait aujourd’hui, ils nous mettraient sur le Ritalin!

Étais-tu un fils à maman ou à papa?

Mes parents étaient séparés, donc j’aurais tendance à dire aux deux, tout dépendant avec qui j’étais. Je passais la fin de semaine avec mon père alors, dans ces moments-là, j’étais un fils à papa solide. Comme il travaillai­t tout le temps, je l’accompagna­is dans son gros camion rouge. Et la semaine, avec mon frère, Yves, je regardais

Les Tannants collé à ma mère. J’ai toujours été très, très proche de mes parents. Il y a des côtés négatifs liés au fait qu’ils étaient divorcés, mais en même temps, le bon côté, c’est que, quand on se retrouvait, ils avaient la volonté de rattraper le temps perdu.

Si tu avais poursuivi dans l’armée à l’époque, plutôt que de te lancer en humour, serais-tu demeuré un bon soldat ou aurais-tu eu l’étoffe d’un leader?

J’aurais assurément été un leader. Je ne suis pas vraiment un suiveux dans la vie. Je suis un meneur. Je ne tiens pas à être le patron, mais je sais que j’ai des qualités de leader. D’ailleurs, quand je suis sorti de l’armée, ils voulaient me garder pour m’envoyer à l’école des officiers, mais il aurait fallu que j’attende un an et demi. Je trouvais ça trop loin. Ceci dit, je ne pense pas que j’aurais été un militaire de carrière. Si je n’avais pas été humoriste, j’aurais été policier. Mais mon rêve, c’était vraiment d’être artiste.

Mes enfants, j’aurais voulu les garder à trois, quatre, cinq ans, dans la naïveté la plus totale, où tout est extraordin­aire.

450 ou 514?

Ah! 450, cent mille à l’heure. Et je défends ça haut et fort! En fait, c’est plus que le 450... Je ne suis pas du tout urbain dans la vie. Il y a trop de monde et de circulatio­n, pas de stationnem­ent et des gens agressifs qui veulent te battre pour six pouces d’asphalte... Ça me rend malade. Je suis vraiment un gars de campagne. J’ai une propriété en Estrie, un grand terrain sur la Rive- Sud. J’ai besoin d’espace. J’aime partir en tournée. J’ai fait 12 shows en Gaspésie. C’est tellement beau. Je veux vivre là! Je veux la paix, je veux des arbres, je veux un lac, je veux aller à la pêche, je veux aller me traîner le derrière en forêt et couper du bois, comme je le fais sur mes terres en Estrie. Même si ça ne sert à rien! Moi, ça me fait du bien. Je suis vraiment un 450, alors ça va être une belle confrontat­ion avec Anne-Marie à Indice UV, parce qu’elle est très, très urbaine!

Qu’est- ce qui est le plus exigeant: un bébé ou un ado?

Un bébé naissant, parce que tu ne peux pas avoir d’interactio­n — quoiqu’avec un adolescent, ça n’est pas toujours évident non plus. (rires) Je dis ça, mais j’ai de bons enfants. Mes filles sont rendues à 10, 15 et 24 ans, mais j’ai l’impression que c’était hier qu’on chialait parce qu’on manquait de sommeil. Mes enfants, j’aurais voulu les garder à trois, quatre, cinq ans, dans la naïveté la plus totale, où tout est extraordin­aire... La fée des dents, Jeannot Lapin, les lutins: tout existe! C’est une belle période.

Aznavour ou Sinatra?

C’est dur, mais je vais choisir Aznavour. Sinatra, c’était un interprète alors qu’Aznavour, c’est un des plus grands compositeu­rs de chansons. Il a fait tellement de belles choses! C’est encore un de mes artistes préférés. J’ai eu la chance de le voir sur scène peut-être trois ou quatre fois. C’est un monument.

Tu te débrouille­s bien derrière les fourneaux. Que préfères-tu: manger ou faire à manger?

Faire à manger, parce que c’est un moment zen pour moi. Quand je fais de la bouffe, ça veut dire que je ne travaille pas. Je suis à l’îlot, je prépare les aliments... mais c’est long, par exemple. Si tu veux manger vite, ne viens pas chez nous! Je m’installe, je peux commencer à 15 h, on s’ouvre une bouteille de vin et on prend notre temps. Tout ça, ça me relaxe, même si je fais de la bouffe pour 12 personnes.

Lors d’une soirée à jouer à Trivial Pursuit, qui veux-tu dans ton équipe: ta coanimatri­ce Anne-Marie Withenshaw ou Serge Postigo, qui a fait la mise en scène de ton show?

Oh boy! Je vais prendre Serge, parce qu’il sait tout. Il est bon dans tout. C’est une espèce de Gregory Charles. (rires) Je lui ai dit, d’ailleurs. Les fois où je me suis senti le plus niaiseux dans ma vie, c’est en jasant avec lui! Ceci dit, Anne-Marie serait une compétitri­ce féroce.

Et ton rapport à l’argent? Es-tu plutôt économe ou dépensier?

Je suis un mélange des deux, je te dirais. Je ne dépense pas pour rien, mais quand c’est le temps d’avoir du fun, je ne lésine pas non plus. Je ne suis pas attaché à ça, en fait. Dans la vie, j’ai un côté gambler qui me vient de mon père. Sinon, je suis plutôt du genre à me dire: «À quoi ça sert d’avoir de l’argent si tu ne le partages pas avec ceux que tu aimes?» Je pense que je suis généreux: si je t’aime, tienstoi proche, parce que ça va bien aller! Il y a une phrase — elle ne vient pas de moi, c’est une vieille phrase — qui dit que le coffre-fort suit rarement le corbillard. Je trouve que ça dit tout.

Pour toi, le bonheur, l’été, c’est sur la plage ou dans le bois?

Dans le bois, à cent mille à l’heure! Sur le bord d’un lac, avec un barbecue et du monde que j’aime, de la musique... Moi, ça me prend toujours de la musique. J’ai des haut-parleurs partout. C’est une obsession! J’aime la chaleur. L’hiver, je me fais croire que j’aime ça comme tout le monde: «Hey, on a donc bien du fun à jouer dans la neige!» Mais je n’aime pas tant ça. (rires) Je me force, j’y vais avec les enfants, mais... L’été, je revis et je fais le plein d’énergie, comme beaucoup de monde. Du beau temps, des gens que j’aime... Ajoute à ça une victoire des Canadiens, et tout est parfait!

Faire à manger, c’est un moment zen pour moi.

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En compagnie de ses filles Maeva et Jade, lors du spectacle Les FantastiX.
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