Kate Winslet Celle qui n’a pas froid aux yeux
Dans La montagne entre nous, deux étrangers laissés à euxmêmes après l’écrasement de leur avion doivent compter l’un sur l’autre pour faire face à des conditions extrêmes. Cette histoire a rappelé à Kate Winslet, 42 ans et mère de trois enfants, sa rencon
« Quand j’ai rencontrém on mari, je savais que ma vie allait changer. »
Kate, votre personnage se retrouve coincé en pleine montagne avec un étranger. Avec qui aimeriez-vous vivre une telle situation?
Ma réponse paraîtra ennuyante, mais je choisirais sans hésiter mon mari, Ned. Avec lui, je me sens en sécurité. Il est toujours organisé, préparé. À preuve, pour ce tournage, il m’a offert des gants et un foulard chauffants qui fonctionnent avec des piles. Chaque soir, il s’assurait que les piles étaient chargées. Il s’occupait de me préparer de la soupe, de soigner mes petits bobos... Il insistait pour que j’apporte une pile de rechange pour mon cellulaire, même s’il ne fonctionnait pas làbas. C’est «Monsieur Sécurité», mais c’est aussi un vrai romantique.
Et où aimeriez-vous que ça arrive?
Sur une montagne, comme dans le film. J’ai vraiment aimé être là-haut, dans le froid et la neige. C’était excitant, parfois terrifiant, mais incroyablement beau. J’aurais aimé partager ces instants avec toutes les personnes que j’aime. Il y a très peu de gens qui auront la chance dans leur vie de se retrouver dans un tel endroit. C’était vraiment, vraiment spécial.
Croyez-vous que de telles situations extrêmes font ressortir le meilleur de l’être humain?
Oui, mais je crois aussi que la peur prend différentes formes dans les situations difficiles. Je pense qu’il faut prendre conscience de cette peur et ne pas la laisser prendre le dessus. Sinon, c’est foutu, on n’arrivera pas à s’en sortir. J’ai appris à la dure qu’il n’y a pas de place pour l’hystérie. Crier, s’emporter est en fait une perte d’énergie.
Comment réagissez-vous dans les situations d’urgence?
Tout le monde sait maintenant que je me trouvais sur Necker Island quand un feu s’est déclaré (NDLR: en 2011). C’est vrai que ce genre d’événements fait ressortir notre vraie nature, mais aussi des aspects inconnus de soi. Certaines personnes peuvent être complètement paralysées par la force de leurs émotions, tandis que d’autres
se révèlent être des meneurs. Ned est ce genre de personne. Ned a attrapé une lampe frontale et une paire de souliers tandis que moi, j’ai pensé à prendre un soutien-gorge et mon passeport! Le plus bizarre dans cette histoire, c’est que j’ai pris le temps de penser qu’enfiler ma brassière serait trop long et qu’il n’était pas question que je sorte sans en porter une. J’ai donc fini par la mettre et par m’occuper de mes enfants, bien sûr. (rires)
Vous avez fait la rencontre de votre mari lors de cet événement tragique. Avez-vous senti un changement immédiat en vous?
Parfois, il arrive qu’on rencontre une personne ou qu’on fasse l’expérience de quelque chose qui nous transforme fondamentalement, sans qu’on sache tout à fait pourquoi ni comment cela affectera notre vie. On sent quelque chose, on décide de faire confiance à cette sensation, même si elle nous effraie. Quand j’ai rencontré Ned, c’est ce que j’ai senti. C’est difficile à décrire, mais j’ai senti le besoin de suivre cet instinct, tout en me disant que c’était peut-être le fruit de mon imagination. Mais, oui, je savais que ma vie allait changer.
La maison de Richard Branson dans laquelle vous habitiez à ce moment-là a presque complètement été détruite lors du passage des récents ouragans...
Oui, toute l’île a été dévastée. C’est horrible. Heureusement, lors de tels événements, les gens s’entraident.
Dans le film, il est question d’amour, de guérison, de transformation...
Oui, en lisant le scénario, j’ai aimé l’idée que ces deux personnes forment un tandem improbable. Tout les sépare à un point tel qu’on se met à croire que l’un des deux ne sortira pas vivant de cette situation. La manière dont ils arrivent à se rejoindre et même à s’aimer est surprenante et inattendue. L’histoire montre bien que lorsqu’on se retrouve en mode survie, c’est une erreur de juger les autres, de croire qu’on sait à qui on a affaire selon sa couleur de peau, sa profession, etc. Au cours du film, on arrive à découvrir qui sont véritablement ces deux personnes. Ç’a été très important pour Idris (Elba, sa covedette) et moi d’être fidèles aux circonstances dans lesquelles ces deux personnages se retrouvent, mais aussi d’être justes dans leur façon de communiquer et de s’apprivoiser.
Avez-vous peur en avion?
Oui et non. Je n’aime pas les petits avions. Je suis connue pour avoir déjà refusé de monter dans un petit avion.
D’où vous vient cette peur?
Je ne sais pas, c’est une peur irrationnelle. Je ne crois pas qu’elle soit liée directement aux avions. Je pense que ç’a plutôt rapport avec l’idée d’être loin de mon mari et de mes enfants pour quelques jours.
C’estuneerreur dejugerlesautres.