SOUVENIRS D’ENFANCE
«Des trois, c’est Jean-François qui a eu l’enfance la plus difficile; il a perdu son père lorsqu’il était très jeune. Ce décès lui a fait perdre sa confiance en lui... Son modèle masculin a été son grand-père qui habitait leur maison bigénérationnelle; il lui a enseigné des valeurs qui semblent périmées de nos jours, comme l’honneur. Jean-François avait des pulsions destructrices. Il nous a raconté avoir détruit le divan chez sa mère, avec un canif. Sa pire punition avait été de la voir pleurer à cause de lui. L’humour s’est imposé à lui quand il était jeune, mais même s’il était drôle, il a choisi de ne pas aller dans cette voie. S’il a choisi d’aller en actuariat à l’université, c’est parce qu’il craignait de déplaire à sa famille...
Alexandre, de son côté, a baigné dans le monde des affaires dès son enfance. Son père voulait transmettre le sens des affaires à son fils; dès l’âge de cinq ou six ans, Alexandre a appris à lire les cotes de la bourse. Ce n’est pas étonnant qu’il soit devenu un homme d’affaires hyperactif. Il a connu des échecs incroyables, mais il a rebondi. Il s’est lancé dans les affaires très jeune: il a eu une compagnie de t-shirts et il a été DJ. À l’école, il a participé à la fondation d’un journal qui s’appelait Le point de vue. Il avait écrit un éditorial dans lequel il dénonçait l’état des toilettes à l’école... Cela révélait déjà sa force de caractère.
Louis-Philippe, le frère de Marie-Eve, est décédé du cancer il y a quelques années. Dans la grange, nous avions placé le Calinours jaune qu’elle chérissait lorsqu’elle était jeune. Elle nous a raconté que s’il manquait des poils à son ourson, c’est que les lui arracher lui permettait de passer son stress lorsqu’elle était enfant. Avant de se coucher, elle avait un rituel: elle embrassait Bryan des Backstreet Boys sur le poster au-dessus de son lit. (rires) Elle était studieuse et faisait partie des élèves qui réussissaient bien. Au secondaire, elle chantait déjà dans Notre-Dame de Paris! Un jour, son prof a voulu bien faire et lui a demandé comment ça s’était passé sur la scène, la veille... Elle a voulu fondre! Elle ne voulait pas faire étalage de son succès. Lorsque je lui ai montré une photo d’elle, enfant, je lui ai demandé ce qu’elle aurait souhaité dire à la petite fille qu’elle était; elle a craqué. Elle a confié qu’elle aurait aimé lui dire de prendre sa place. Elle regrette d’avoir souvent été celle qui ne voulait pas déranger.»
«C’EST JEAN-FRANÇOIS QUI A EU L’ENFANCE LA PLUS DIFFICILE; IL A PERDU SON PÈRE LORSQU’IL ÉTAIT TRÈS JEUNE. CETTE SITUATION LUI A FAIT PERDRE SA CONFIANCE EN LUI...»