7 Jours

IL N’Y A PAS DE LIGNE DROITE DANS LA VIE

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Moi, quand ma ligne est trop droite dans ma vie, j’essaie de la casser, sinon je m’ennuie. Quand on ne tient rien pour acquis, on reste toujours alerte pour saisir ce qui passe. Par contre, quand on tient les choses pour acquises, on devient rigide et on ne voit pas les affaires passer, parce que ce n’était pas dans notre plan initial.

Ce qui m’a fait comprendre ça, c’est le fait d’avoir été en politique, un milieu difficile. Si on est en politique et qu’on s’imagine que tout se passera en une ligne droite, on ne pourra pas survivre à ça. Il faut accepter l’opinion publique, il faut accepter qu’il va y avoir des interféren­ces. La politique m’a enseigné qu’il n’y avait pas de ligne droite dans la vie et qu’il fallait même parfois casser la ligne pour arriver ailleurs. Je pense que c’est vraiment pour ça que mon couple a survécu, parce qu’il ne fallait rien tenir pour acquis, reconstrui­re chaque fois, respecter les paramètres qui étaient devant nous et faire le mieux qu’on pouvait avec ça.

Je trouve aussi que, lorsqu’on ne tient rien pour acquis, on travaille beaucoup plus fort dans la vie. Dans le fond, c’est comme si je recommença­is toujours à zéro quelque part. J’aime penser que je travaille toujours sur une page blanche et qu’on peut tout refaire. C’est important d’être capable de se renouveler. Quand on tient les choses pour acquises, on se met des oeillères parce qu’on a juste un chemin devant nous.

Quand je suis partie à Cacouna à 27 ans pour suivre Mario, je ne connaissai­s personne là-bas. Les gens ne comprenaie­nt pas pourquoi je faisais ça. Mais c’est important de s’écouter et de faire abstractio­n de ce que pensent les autres. Les gens me disaient: «Oui mais là, tu as une bonne job à Montréal... Qu’est-ce que tu vas faire là-bas?» Moi, je me disais que mes amis allaient être encore là et qu’un travail, ça se remplace. Je ne tenais rien pour acquis et je suis repartie de zéro quand je suis arrivée à Cacouna. Même chose quand je suis repartie à Montréal. Et je serais prête à recommence­r demain matin. Je vois ça un peu comme si j’étais sur l’eau: je ne vais pas à contre-courant, j’y vais avec le flot.

Deux filles le matin, du lundi au mercredi, à 10 h, à TVA.

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