Kathleen Fortin
«J’aime beaucoup me transformer pour les besoins d’un personnage
C’est une arrivée coup de poing que la comédienne et chanteuse Kathleen Fortin a faite dans la télésérie Unité 9 avec son personnage de Boule de quilles. Une femme violente au regard inquiétant et sombre, tout à l’opposé de son interprète, qui s’est confiée au sujet de ce rôle qu’elle qualifie de «beau cadeau».
Kathleen, quand on vous a annoncé que vous aviez décroché le rôle, comment vous êtes-vous préparée?
Nous avons discuté plus en détail du personnage avec le réalisateur, la costumière et la maquilleuse. Quand j’ai vu le costume et qu’on m’a parlé de son maquillage, de ses cheveux, de comment elle devait marcher, je me suis dit: «OK, on s’en va là.» J’ai eu tellement de plaisir à faire ça, c’était formidable. J’aime beaucoup me transformer pour les besoins d’un personnage, alors j’ai été comblée avec celui-ci. C’est sûr que ce n’est pas un enfant de choeur. Il y avait beaucoup de cascades à faire aussi, on va en voir plus au cours des prochains épisodes.
Ç’a été un personnage difficile à jouer?
Disons que Boule de quilles est une femme de peu de mots, et par sa simple présence, il faut réussir à bien cibler le personnage. Quant au fait de devoir m’enlaidir pour jouer un personnage, je n’ai aucun problème avec ça, au contraire. Je trouve qu’il faut laisser son ego de côté pour qu’on puisse croire au personnage. Je n’ai pas beaucoup d’orgueil par rapport à ça.
J’imagine que beaucoup de gens vous ont parlé de ce personnage après l’avoir vu dans Unité 9.
Oui, j’ai reçu beaucoup de commentaires de gens que je ne connais pas, c’est quand même fascinant le phénomène d’Unité 9. Je fais un peu de télé, mais ça n’a jamais été aussi fort au chapitre des réactions. Les gens embarquent, ils aiment s’exprimer, et tant mieux s’ils ont l’impression que j’ai l’air de ça dans la vie, ça veut dire que mon travail est bien fait.
Quels sont les commentaires qui vous ont le plus touchée?
La plupart des gens qui m’ont écrit savaient qui j’étais et ils étaient contents de voir la différence, par exemple, avec mon rôle de mère très aimante et généreuse que je jouais dans Olivier. Disons-le, c’était à des années-lumière de Boule de quilles! Ce genre de rôle permet de voir l’éventail du jeu d’un comédien ou d’une comédienne.
Chose certaine, c’est un personnage crédible, car des femmes comme Boule de quilles, il doit y en avoir en prison...
Oui, et il y a des personnes qui m’ont écrit pour me raconter qu’elle était crédible et qu’elles étaient contentes qu’Unité 9 présente de nouveaux personnages. Ces nouvelles détenues ont un passé assez sordide, notamment Standing Bear (Natasha Kanapé Fontaine) et Macha Vallières (Hélène Florent), qui a abusé d’enfants. On va plus loin que le simple cliché de la détenue. Il ne faut pas faire l’autruche, ça existe. Ce ne sont pas toujours des enfants de choeur dans les prisons. Je trouve ça intéressant qu’on aille dans cette direction-là par souci de réalisme.
Le moins qu’on puisse affirmer est que c’est une femme qui a l’air sombre et dangereuse.
On sait qu’elle a déjà fait de la prison et qu’elle s’est arrangée pour aller à Lietteville, parce qu’elle a entendu dire que sa blonde s’y trouvait et qu’elle fréquentait quelqu’un d’autre. Elle veut régler ça. Je ne veux pas trop en dire concernant ce qui va se passer avec elle, mais on va en apprendre un peu plus à son sujet. Son rôle est de semer un peu la terreur et de brasser un peu les affaires à Lietteville. C’est une fille qui est dans l’action. On la pense peut-être plus naïve qu’elle ne l’est réellement.
Parallèlement à ce personnage, avezvous beaucoup de travail sur scène?
Oui, à compter du 22 mars, je vais faire partie de la tournée du spectacle Demain matin Montréal m’attend, et je vais aussi jouer dans Belles-soeurs: Théâtre musical à compter de juin. J’ai aussi repris depuis peu le spectacle hommage à André Gagnon, Les 4 saisons d’André Gagnon, avec le pianiste Stéphane Aubin et un ensemble de quatre musiciens.
Unité 9, mardi 20 h, à Radio-Canada.