7 Jours

Charlotte Aubin D’un extrême à l’autre!

Elle est à la fois douce et énergique, adepte de poésie et de boxe thaïe, et aime autant l’effervesce­nce d’un plateau de tournage que ses petits moments de solitude avec son chat. Charlotte Aubin passe d’un extrême à l’autre. Et cette vie remplie de contr

- Par Nathalie Slight PHOTOS: BRUNO PETROZZA • MAQUILLAGE-COIFFURE: SYLVY PLOURDE

Charlotte, un drame n’attend pas l’autre pour Jade dans L’Échappée. Toi qui es pétillante dans la vie, est-ce difficile à jouer?

Non, au contraire! Je ne souhaite pas de malheur à Jade, mais dites-vous que plus elle doit traverser d’épreuves, plus je suis une comédienne comblée. Dans les derniers épisodes, Jade entreprend ses premiers traitement­s de dialyse. J’ai effectué une recherche afin de savoir comment vivent les gens atteints d’insuffisan­ce rénale. Je ne veux pas montrer une Jade misérable, mais une battante face à ce nouveau défi, afin de donner de l’espoir aux gens atteints de cette condition.

Tu es assez discrète sur les réseaux sociaux, mais très accessible dans la vie. Est-ce voulu?

Je sais, ça ne fait pas très 2018, mais je suis plus attirée par le réel que par le virtuel. J’apprécie mille fois plus les rencontres humaines que les échanges sur les réseaux sociaux. Ça me fait plaisir qu’un inconnu m’arrête dans la rue pour me jaser de mon métier ou encore des intrigues de L’Échappée. Chaque conversati­on enrichit mon travail, car je me nourris de la vie des autres.

Justement, lorsqu’on jase quelques minutes avec toi, on se rend rapidement compte que tu dégages une tout autre énergie que Jade. Dans la vraie vie, tu es plus dynamique!

Jade est une vieille âme, stable, mature, adulte avant son temps. Sans être une rebelle totale, j’ai l’esprit plus libre qu’elle. Je suis moins posée, et c’est tant mieux! J’ai assez d’être moimême dans la vie de tous les jours, je n’ai pas envie de me jouer dans une série télé! (rires)

Tu tournes présenteme­nt dans Les bogues de la vie, une nouvelle comédie destinée à l’Extra de Tou.tv. Quel personnage joues-tu?

Je me glisse dans la peau de Jeanne, une avocate nerveuse, inquiète, un petit paquet de nerfs à la voix haut perchée et tremblante. (rires) Pour l’incarner, je peux donc utiliser mon

énergie naturelle, en enlevant mon petit côté «groundé». Dans la vie, je suis une fille qui passe d’un extrême à l’autre, alors j’aime que mes personnage­s m’emmènent dans des zones totalement opposées.

Parlant de passer d’un extrême à l’autre, tu écris des poèmes. Tu as d’ailleurs publié ton premier recueil, Paquet de trouble, au printemps dernier. Tes poèmes ont un fil conducteur: la vie nocturne. Pourquoi?

Pour gagner ma vie, lorsque j’étudiais à l’école de théâtre, j’ai travaillé comme barmaid. Derrière le bar, j’étais à la fois serveuse, confidente, psychologu­e, allumeuse de party et observatri­ce. La nuit et l’alcool désinhiben­t les gens. Ils sont en quête d’amour, d’éclat, d’authentici­té, et se révèlent comme jamais. Durant cette époque de ma vie, j’ai rencontré des gens formidable­s et j’ai pris beaucoup de notes dans mon cellulaire. Ensuite, j’ai épuré toutes mes idées, pour en faire des poèmes.

Tu écris un deuxième recueil de poésie. Ta vie a changé depuis le premier, elle n’est plus aussi nocturne qu’elle l’était à l’époque. Qu’est-ce qui t’inspire dorénavant?

Le thème de l’errance revient régulièrem­ent. J’ai fait beaucoup de route pour le travail, j’ai dormi dans des hôtels loin de chez moi. Rouler pendant des heures, seule avec moimême, jaser avec des inconnus de passage dans un petit resto de bord de route ou dans une station-service, il y a assurément quelque chose qui m’inspire là-dedans.

D’un côté, tu écris des poèmes, et de l’autre, tu es adepte de boxe thaïe!

J’ai besoin de bouger pour canaliser mon énergie, parce que j’en ai énormément! (rires) Je suis adepte de boxe thaïe, mais, ces temps-ci, il m’est impossible d’en faire, puisque je tourne dans trois production­s en même temps. Donc, yoga chaud, entraîneme­nt au gym ou Pilates dans ma chambre d’hôtel, ça fait la job! (rires) Chose certaine, je ne peux pas rester à ne rien faire: j’ai besoin de me tenir occupée, d’avoir plein des projets en cours.

As-tu toujours été comme ça?

Oui. Quand j’étais enfant et que les adultes me posaient la traditionn­elle question «Que veux-tu faire plus tard?», je répondais toujours plein de choses. Pour moi, c’était inconcevab­le de ne vouloir exercer qu’un métier, de n’avoir qu’une seule passion. Très tôt, dans ma campagne à Carignan, je faisais semblant d’écrire des histoires avant même de savoir écrire, je rêvais qu’un réalisateu­r ou une réalisatri­ce passe devant chez moi et me choisisse pour jouer dans son film. Je désirais être comédienne, auteure, réalisatri­ce... Bref, tout ce qui touche au domaine artistique.

Et aujourd’hui?

J’ai encore ce désir en moi. Bien sûr, à 27 ans, je suis plus rationnell­e, je concentre mes énergies sur mon métier de comédienne. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas écrire un recueil, un roman, un scénario. Je suis une grande fan des mots. J’adorerais, par exemple, être dialoguist­e pour une série ou un film. Je lance ce souhait dans l’univers, et je travaille fort pour que ça se concrétise.

En terminant, es-tu une solitaire ou une fille de gang?

Les deux! J’ai un petit côté solitaire et je suis bien toute seule. Je peux passer une journée entière seule chez moi, sans parler à qui que ce soit, à part mon chat Pétoncle. Mais je suis aussi une fille de gang. Ce qui me plaît tant du métier de comédienne, c’est l’effervesce­nce des plateaux de tournage, l’esprit de gang. Que ce soit avec mes collègues comédiens ou un membre de l’équipe technique, j’ai tout le temps quelqu’un à qui parler, des histoires à écouter, un humain à découvrir, et j’adore ça!

«Sans être une rebelle totale, j’ai l’esprit plus libre que Jade. Je suis moins posée, et c’est tant mieux!»

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