7 Jours

Mélanie Maynard

«Ç’a été dur, mais la vie est bien faite!»

- PHOTOS: BRUNO PETROZZA MAQUILLAGE-COIFFURE: ANABELLE DESCHAMPS

Petit matin tout doux. J’ai préparé des chocolatin­es chaudes, un grand bol de fraises du Québec et du café. Je reçois une invitée bien spéciale. En fait, quand j’ai commencé cette série d’entrevues avec le magazine 7 Jours, elle a été la toute première personnali­té que j’ai rencontrée. Il y a trois ans déjà! Quand on pense à elle, c’est le mot drôle qui nous vient en tête, et Mélanie Maynard est effectivem­ent très drôle. Elle a tout un sens de la répartie, mais moi, ce que je préfère chez elle, c’est son authentici­té.

«J’ai reçu une vraie claque dans la face! On me disait pourtant que je serais de retour. Heureuseme­nt, j’oublie vite! J’en ris maintenant, mais ç’a été très dur!»

Elle aime faire rire, mais elle souhaite surtout du vrai dans sa vie. Il y a quelques semaines, elle s’est fait remercier de Rouge FM, alors qu’elle pensait être de retour l’automne prochain derrière le micro de l’émission du matin, qu’elle anime depuis quatre ans. «J’ai reçu une vraie claque dans la face! On me disait pourtant que je serais de retour. Je me voyais faire cette émission pendant longtemps quand j’ai commencé il y a quatre ans. Au début, l’horaire du matin me faisait peur. Se lever à 4 h, c’est vrai que ce n’est pas facile. Mais j’y suis devenue accro. Les auditeurs ne sont jamais aussi disponible­s qu’à ce moment de la journée. C’est ça que j’aime! Donc, quand on t’annonce à deux semaines de la fin de ta saison que c’est terminé, le choc est assez brutal. Cette décision a pris pas mal de monde par surprise. On est toute une équipe à avoir bâti quelque chose de bon et de beau. On croyait que le public était au rendez-vous!» Elle frappe sa main sur sa poitrine. «Tu comprends, quand ça fait mal ici? C’est la première fois que je me faisais fermer la porte au nez ainsi. Ça fait tellement mal! Comme une rupture amoureuse, une trahison. Tu sais, quand tu ne vois rien venir? Heureuseme­nt, j’ai la mémoire de Doris dans Nemo: j’oublie vite! (rires) J’en ris maintenant, mais ç’a été très dur!»

LA VIE EST BIEN FAITE!

Je ressens beaucoup de lâcher-prise en l’écoutant. Après tout, ce n’est pas son premier barbecue! Après 22 ans de carrière, parsemés de hauts et de bas — qui sont d’ailleurs inévitable­s dans notre métier —, la comédienne et animatrice continue d’avancer. Elle a confiance en la vie, et elle fait bien! Deux jours après son congédieme­nt, le téléphone sonnait: c’était la nouvelle station de radio WKND 99,5 FM. «Oui, la vie est bien faite. Littéralem­ent deux jours après la fin de mon contrat, on m’offrait d’animer l’émission du matin de la nouvelle station WKND 99,5 FM! Je n’en revenais pas; c’est tellement fabuleux! Ils me veulent moi, telle que je suis, avec ma personnali­té, mon expérience. Je vais coanimer avec un gars que j’aime déjà. On va être entourés d’une jeune équipe dynamique qui a soif de nouveau et on aura du temps pour jaser pour vrai, pas juste se dépêcher entre deux chansons. De toute façon, pour être franche, je suis un peu tannée des formules prémâchées et des balises imposées. Je suis un électron libre et je veux le rester. Quand j’y pense, la vie m’a encore une fois prouvé que même les changement­s non voulus sont souvent pour le mieux. Je suis privilégié­e.» Le grand lancement de cette station de radio aura lieu le 17 août au matin avec Mélanie et son équipe. «Je ne peux pas encore dévoiler qui sera à mes côtés, mais il y a de la jeunesse dans l’air. Quand je suis allée dans les studios, j’ai trouvé ça fabuleux! Tout est beau, lumineux et tout le monde travaille sur le même palier. La philosophi­e est stimulante; il n’y a pas de hiérarchie. Toute l’équipe travaille dans le seul but d’offrir une radio pétillante, qui fait du bien. Je suis emballée par ce nouveau défi! Ce sera de la radio de coeur. Le monde de la radio est parfois très dur, et nous aussi on va se battre, mais avec des fleurs.»

SE RAMENER À L’ESSENTIEL

D’ici là, c’est à la maison, sous le bruit des pépines, qu’elle va profiter de la belle saison. «On est encore dans les travaux; la cour était en train de nous lâcher, ça craquait de partout… Avoir une vieille maison qui a de l’âme et de l’âge, c’est super, mais ça demande de l’amour! Ce sont des travaux nécessaire­s, pas de superflu. Je n’ai plus envie de superflu!» La pandémie a fait

réaliser beaucoup de choses à Mélanie... mais elle était tout de même très heureuse de se faire maquiller et coiffer lors de notre rencontre. «Ça donne du pep quand même; ça fait du bien de se voir “arrangée”! Bon, je mettais du cache-cerne pour les photos et les vidéos qu’on utilisait pour les réseaux sociaux, mais c’est tout! Tu vois comme ça ne prend pas grand-chose pour être heureux! Ce n’est pas que pour le maquillage, c’est pour tout. On se crée tellement de besoins futiles. J’espère qu’après la pandémie, je saurai moimême me ramener à l’essentiel. J’ai aussi l’impression que c’est un mouvement pour beaucoup de gens…» L’essentiel se trouve dans l’amour de sa famille, de son homme et d’elle-même. Il y a trois ans, Mélanie me confiait profiter pleinement de chaque instant et c’est toujours ainsi. «Un des privilèges de vieillir, c’est que je ne me préoccupe plus de ce que les gens pensent, mais plutôt de ce que moi j’ai envie de faire pour avancer. Évidemment, j’ai parfois des doutes, mais j’existe pour moi, pas pour les autres. J’ai envie de liberté dans toutes les sphères de ma vie.»

AUCUN REGRET

Elle poursuit avec un grand sourire. «Tu sais quoi, Saskia? Je suis à mon meilleur! Je sais que c’est drôle à dire, mais j’ose le dire. Je crois que je suis à mon meilleur dans tout; je suis même belle toute nue!» (Vous dire comme on a ri!) «Oui, je suis à mon meilleur: je m’entraîne, je suis en super forme, je n’ai jamais été autant en amour et les enfants vont bien! C’est le bonheur!» Dans le propos de Mélanie, il y a beaucoup de sagesse et d’audace, l’audace qui lui permet d’être exactement où elle le souhaite. «Quand j’y songe, je suis là où je veux, et l’audace est ce qui m’a amenée où je suis. C’est d’ailleurs ce que j’apprends à mes enfants. Ça ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais au bout de tout ça, on aura touché à quelque chose de vrai! C’est exactement ça, je n’ai pas de regrets. J’ai traversé tout ça pour quelque chose de vrai!»

PRÔNER L’OUVERTURE

Elle me parle aussi de sa fille, Rosalie (Bonenfant), qui est en train de faire sa marque dans le monde des médias. «Je ne veux pas qu’elle se retrouve dans un moule formaté. Elle est aussi un électron libre, elle a sa couleur, et j’espère qu’elle va la garder longtemps. Quoique, des fois, j’ai peur qu’on la mette dans le format... Je crois en mes valeurs et en mes conviction­s, ce que ma fille incarne beaucoup elle aussi, et j’adore ça. On dirait que notre génération ne veut pas trop déranger. Les millénaria­ux, eux, se positionne­nt et osent sortir des sentiers battus, en remettant le féminisme de l’avant, en protestant contre le racisme. C’est tellement rafraîchis­sant! Ce mouvement d’ouverture fait beaucoup de bien. On en a tous besoin!» L’audace, l’ouverture, l’unité, elle en discute beaucoup avec ses enfants, Rosalie et Louis-Thomas. «On échange sur tout ça ensemble. Rosalie a trouvé ce qu’elle aime, et Louis-Thomas, de son côté, réfléchit tranquille­ment à son avenir. Il est encore jeune, mais parfois il se questionne, me questionne et partage avec moi ses états d’âme... Il est en pleine quête de lui-même. Pour lui aussi, c’est important de trouver ce qui le rendra totalement épanoui. Pour l’instant, il vit son adolescenc­e (il a 15 ans), il a encore beaucoup de temps devant lui. Je sais qu’il fera son chemin, c’est un jeune homme génial!»

L’AMOUR N’A PAS D’ÂGE!

Mélanie, qui a donné naissance à sa fille à 24 ans, me confie qu’elle a très hâte d’être grand-maman! «Rosalie a 24 ans, il est temps qu’elle se reproduise! Moi, à 24 ans, j’avais un bébé! Ma fille va me tuer en lisant ça! Je ne mets pas de pression pour

«Je suis un électron libre et je veux le rester. Quand j’y pense, encore une fois, la vie m’a prouvé que même les changement­s non voulus sont souvent pour le mieux.»

vrai... mais elle sait que sous toutes ces blagues demeure un petit fond de vérité! (rires) J’adore les bébés! J’ai beau acheter des chats et des chiens, j’en rêve encore! J’ai besoin d’enfants dans ma vie et j’ai hâte d’avoir des petits-enfants. D’ailleurs, je suis convaincue que je retarde ma préménopau­se à cause de ça. J’ai l’ovaire stimulé continuell­ement! (rires)» Y aurait-il un peu de son chum en dessous de ça? On rigole, mais son jeune amoureux, celui qu’elle appelle Amour ou Gé, la garde allumée et éveillée. «Il me stimule sur tous les plans. Amoureusem­ent, mais aussi intellectu­ellement. C’est un homme brillant avec une belle sensibilit­é.» Elle a 48 ans et lui, 35. Déjà sept ans d’amour et elle ne s’est jamais sentie aussi bien qu’avec lui. Comme quoi l’amour n’a pas d’âge. «Au début de notre histoire d’amour, je faisais des blagues de cougar, peut-être pour me justifier ou ne pas laisser les gens les faire à ma place. Mais maintenant, je ne pense plus à ça. Quand l’amour arrive, on oublie les années d’écart; on s’aime, c’est tout. Et franchemen­t, l’âge, on s’en fout! Ce n’est qu’un chiffre. En amour, en amitié, au travail, tout se passe dans le coeur et dans la façon de voir la vie. À certains moments, j’ai eu l’impression, dans mon travail par exemple, qu’on voulait déjà me faire sentir vieille. Pourtant, ça n’a rien à voir avec l’âge, mais plutôt avec notre façon d’être et d’aborder la vie. Je suis une jeune avec plusieurs années d’expérience! N’est-ce pas le meilleur combo? (sourire)» Oh que oui, une combinaiso­n parfaite! Avant de partir, elle me dit: «Avant, j’étais dans la volonté, maintenant, je suis dans la réalisatio­n. Il n’y a rien de plus léger et satisfaisa­nt…» C’est l’heure d’aller retrouver Amour ou Gé, et les travaux dans la cour! Merci, Mélanie, pour cette belle rencontre. Quel inspirant électron libre tu es!

On retrouvera Mélanie Maynard à l’émission du matin de la nouvelle station WKND 99,5 dès le 17 août.

«Un des privilèges de vieillir, c’est que je ne me préoccupe plus de ce que les gens pensent, mais plutôt de ce que moi j’ai envie de faire pour avancer.» «Quand l’amour arrive, on oublie les années d’écart. On s’aime, c’est tout.»

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