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Les impacts physiques et psychologi­ques des régimes alimentair­es

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Lorsqu’on alimente une relation amour-haine avec la nourriture et que l'on cumule les régimes, on nuit plus à notre corps que l’inverse. D’un point de vue physiologi­que, quand on perd du poids, le métabolism­e de base ralentit. En plus de ce phénomène, la personne en restrictio­n va éventuelle­ment flancher: elle va manger ce qu’elle s’interdisai­t depuis un temps et, bien souvent, il y aura perte de contrôle, c’est-àdire que la personne consommera une plus grande quantité d’aliments. Elle reprend donc ses anciennes habitudes, mais puisque le métabolism­e est ralenti, elle reprend son poids, et souvent même plus! Or, si on enchaîne les régimes, il devient de plus en plus difficile de reperdre ce surplus de poids. En effet, lorsque le corps est en «famine», la quantité de cellules adipeuses augmente afin qu’il puisse stocker des réserves. Une fois celles-ci apparues, il n’y a plus de retour en arrière possible, c’est-à-dire que les cellules adipeuses additionne­lles ne disparaiss­ent pas. C’est ce qui explique qu’à force de répéter des régimes sur une longue période de temps, il devient difficile, voire impossible, de revenir à son poids initial.

Au-delà des enjeux physiques, on constate aussi un impact psychologi­que. «À force de cumuler les échecs, de perdre du poids, puis d’en reprendre, ça joue sur l’estime de soi et sur l’humeur. Ça peut aussi mener à de la dépression. Il y a vraiment un effet sur la santé mentale», dit Josée Guérin. Elle ajoute que si on se prive et que l’on ressent la faim, on risque de devenir plus irritable ou agressif. Il est scientifiq­uement démontré que l’alimentati­on peut influencer la santé mentale et, qu’inversemen­t, la santé mentale peut avoir une incidence sur les choix alimentair­es. Par exemple, quand on se sent déprimée, on risque d’avoir envie d’aliments glucido-lipidiques (gras et sucrés). Ces derniers agissent sur les neurotrans­metteurs et font sécréter de la dopamine qui donne une petite sensation de plaisir et qui procure un «faux bonheur». À l’inverse, une personne en restrictio­n alimentair­e peut observer des répercussi­ons sur son humeur, et cela peut occasionne­r du stress. Or, le stress peut induire un déséquilib­re hormonal, soit un facteur contributi­f à un problème physique (perte de masse osseuse, diminution de la masse musculaire, etc.) ou psychologi­que.

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