LA PLANÈTE BONHEUR
La saison ou les actualités vous rendent morose ? Vous trouvez que tout va mal et rêvez du bon vieux temps ? Voici deux livres qui vous aideront à refaire le plein d’optimisme.
Le bon vieux temps était en fait plutôt épouvantable, comme le démontre Johan Norberg un fait après l’autre dans Non ce n’était pas mieux avant. Sur tous les tableaux – espérance de vie, violence, environnement, liberté, etc. – l’humanité a réalisé des progrès spectaculaires en l’espace de quelques générations. Les cancers sont plus fréquents, croyez-vous ? C’est juste, et c’est parce qu’on n’a jamais vécu aussi longtemps ! La Tamise, déclarée biologiquement morte dans les années 1950, abrite maintenant 125 espèces de poissons différentes. L’enfant « né aujourd’hui a plus de chances d’atteindre l’âge de la retraite que ses ancêtres n’en avaient de vivre jusqu’à leurs cinq ans ». Tout n’est pas parfait, bien sûr, mais les guerres, les crimes et les désastres qui alimentent nos médias sont à présent « des exceptions qui auraient autrefois été la règle », dit M. Norberg. Son livre se veut aussi une mise en garde, car il ne faudrait pas croire que le progrès est « automatique ».
L’architecture contribue au progrès. Au fil des siècles, le génie des architectes a même aidé à résoudre plusieurs problèmes de santé publique, dont le choléra. Aujourd’hui, le problème capital est l’obésité, et des architectes s’efforcent d’imaginer des immeubles capables de nous redonner le goût de bouger. Pour François Cardinal et Pierre Thibault, qui signent le livre Et si la beauté rendait heureux, la beauté d’une construction a le pouvoir de rehausser le bien-être de ses occupantes et occupants. Le premier est journaliste; le second, architecte. Ils se sont donné rendez-vous dans cinq lieux d’une grande beauté pour un dialogue explorant la corrélation entre architecture et bien-être. L’un de ces lieux est Copenhague qui, d’une ville tristounette, est devenue un modèle de convivialité en l’espace de trente ans. « Nous façonnons nos bâtiments, puis ce sont eux qui nous façonnent », affirmait Winston Churchill. Alors pourquoi bâtissons-nous encore des écoles carrées qui ressemblent à des prisons avec leur cour asphaltée et leur clôture Frost ? demande Pierre Thibault. Et moi aussi.