Nouvelles futailles
Pour produire du vin et du whisky de qualité, il faut des fûts de première qualité. Faites connaissance avec des gens d’ici qui renouent avec l’art de la tonnellerie – et le chêne canadien.
Il y a plus de 20 ans, une excursion en forêt a inspiré une question à Jim Hedges, un médecin de Hamilton : le chêne blanc du Canada est-il apte à produire des fûts à vin et à whisky aussi distinctifs que ceux d’europe ? Il a décidé d’approfondir la question avec Mike Risk, de l’université Mcmaster. Depuis, plusieurs millésimes de vins fins et certains spiritueux, comme le Whisky Forty Creek Confederation Oak Reserve (LCBO 195651, 69,95 $), sont élevés en fût de chêne canadien, prouvant la bonne intuition du docteur Hedges.
Nous assistons donc aujourd’hui à une renaissance. Des artisans comme Pete Bradford et Damien Matthews pratiquent depuis dix ans l’art de fabriquer et de réparer des fûts dans les régions vinicoles ontariennes. Du côté de Carp, Joe Thomson, de la tonnellerie The County Cooperage, s’apprête à fabriquer ses premiers fûts et à ouvrir une salle de dégustation où l’on pourra goûter des vins, des spiritueux et même du sirop d’érable et de la sauce piquante vieillis dans ses fûts. « Un fût fait au Canada apporte une nouvelle dimension, surtout si les gens peuvent visiter la tonnellerie où il est fabriqué », déclare-t-il.
À la distillerie Spring Mill, à Guelph, l’apprenti tonnelier Quinn Sleeman répare et entretient des fûts destinés à l’élevage du whisky. Celui qui a étudié en Écosse et dans le Missouri ajoute : « Je veux aller parfaire mon art en Espagne et en France. »
— Charlene Rooke