Carleton: l’histoire favorise les bleus
Alors que les élections fédérales battent leur plein, une autre campagne se déroule discrètement au Nouveau-Brunswick. Avant de choisir leur nouveau député fédéral le 19 octobre, les électeurs de la circonscription provinciale de Carleton ont un autre rendezvous avec les urnes.
Ceux qui raffolent de politique en ont pour leur argent ces jours-ci dans Carleton. La nomination de l’ancien premier ministre David Alward, à titre de consul général du Canada à Boston en avril, a obligé le gouvernement Gallant à déclencher une élection partielle dans la circonscription qui borde la frontière avec les États-Unis, entre Florenceville-Bristol au nord et Woodstock au sud.
M. Alward a remporté son siège lors des élections provinciales de septembre 2014, mais sans réussir à faire élire suffisamment de députés progressistes-conservateurs pour res- ter à la tête du gouvernement.
Le premier ministre Brian Gallant a déclenché l’élection partielle le 4 septembre, trois mois et demi après la démission officielle de David Alward et bien après les demandes répétées du Parti progressiste-conservateur pour un déclenchement rapide. L’élection aura finalement lieu le 5 octobre.
La loi oblige le premier ministre à déclencher une élection partielle au plus tard six mois après que le siège a été laissé vacant.
Les conservateurs ont été les premiers à réclamer la tenue d’une partielle et les premiers à choisir leur candidat, Stewart Fairgrieve, avant même le déclenchement de l’élection. C’est que les bleus croient fermement en leurs chances et l’histoire semble leur donner raison.
Le peu de mystère concernant l’issue du scrutin explique peut-être pourquoi les médias provinciaux ont accordé très peu d’attention à cette partielle jusqu’ici. La circonscription à une solide tradition conservatrice. On n’en serait pourtant pas à une première surprise électorale au pays et dans la province.
À la suite du redécoupage de la carte électorale, David Alward a remporté 56,8 % des suffrages dans la nouvelle circonscription de Carleton en 2014. Son plus proche adversaire, le libéral Tom Reid, a dû se contenter de 22,2 % des voix. L’ancienne circonscription de Carleton, qui englobait environ la moitié nord de la circonscription actuelle, est demeurée fidèle au conservateur Dale Graham de 1993 jusqu’à sa retraite en 2014.
La circonscription de Woodstock, dont faisait partie la partie sud de la nouvelle circonscription de Carleton, a été représentée par David Alward de 1999 à 2014.
Stewart Fairgrieve est loin d’être un nouveau venu chez les conservateurs. Il a notamment été chef de cabinet adjoint de David Alward et directeur général du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick.
Les citoyens de Carleton pourraient aussi profiter de cette élection partielle pour se choisir un représentant du côté du gouvernement libéral. Son candidat, Courtney Keenan, est coordonnateur de projet dans une importante entreprise de construction de la région. M. Keenan souffre de quadriplégie depuis un mauvais plongeon dans un lac et se déplace en fauteuil roulant.
Le candidat du Parti vert dans Carleton a terminé au troisième rang lors des dernières élections provinciales avec 10,5 % des voix. Andrew Clark, un ancien président de la Fédération des propriétaires de lots boisés du Nouveau-Brunswick, tente à nouveau sa chance dans la partielle.
Le Nouveau Parti démocratique a choisi récemment le syndicaliste Greg Crouse pour porter ses couleurs dans Carleton. Le vice-président de la section locale d’Unifor chez Old Dutch Foods tentera de faire mieux que son prédécesseur qui a recueilli 8,1 % des votes en 2014.
L’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick a aussi son candidat dans la course. Randall Leavitt est le chef adjoint du parti. L’Alliance a terminé au cinquième et dernier rang dans Carleton l’année dernière avec 2,4 % des suffrages.