Une hausse de la TVH n’est pas la solution
Il y a presque un an, les libéraux de Brian Gallant étaient portés au pouvoir, en promettant de créer de l’emploi, de faire croître notre économie, et de faire de la politique différemment. Les propriétaires de petites et moyennes entreprises, quant à eux, avaient des attentes élevées à l’endroit de la nouvelle administration. Ils souhaitaient notamment un meilleur appui pour faire croître leur entreprise et offrir plus de formation à leurs employés, des taxes et impôts plus bas, l’élimination de la paperasserie excessive et des barrières qui nuisent au commerce, et un leadership solide afin d’améliorer la situation fiscale du NouveauBrunswick.
Au cours de la dernière année, le nouveau gouvernement a adopté certaines mesures qui favoriseront le secteur de la PME. Pensons entre autres à la réduction du taux d’imposition des petites entreprises, qui passera à 2,5 % d’ici quelques années. Mais aussi à la mise sur pied, de concert avec la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, d’un bureau interprovincial de l’efficacité de la réglementation et des services, dont le mandat sera de réduire les barrières commerciales entre provinces. Toutefois, les propriétaires de PME attendent toujours que des mesures concrètes soient mises de l’avant afin que l’on s’attaque une fois pour toutes à la situation financière inquiétante de la province. Et pour les PME, cela passe par une réduction de la taille du gouvernement, et non par des hausses de taxes et d’impôts.
Récemment, lors d’une entrevue à la radio, l’économiste Richard Saillant a maintes fois répété que le gouvernement Gallant doit augmenter la Taxe de vente harmonisée (TVH). Bien que les membres de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) soient d’accord avec M. Saillant pour dire que le Nouveau-Brunswick est à la croisée des chemins et que des actions doivent être prises dès maintenant, trois quarts des propriétaires de PME du Nouveau-Brunswick sont en désaccord avec une hausse de la TVH.
Une augmentation des taxes à la consommation dans un contexte où l’économie est fragile et alors que seulement trois entrepreneurs sur dix nous disent que leur entreprise est en bonne santé – en grande partie à cause de la demande domestique insuffisante – viendrait empirer un climat qui n’est déjà pas favorable. Nous convenons qu’une hausse de la TVH générerait des revenus additionnels importants, mais le gouvernement doit éviter d’emprunter la voie du moindre effort. En d’autres mots, l’entrée soudaine de revenus importants générés par une hausse de la TVH viendrait encore une fois repousser les décisions difficiles qui doivent être prises afin d’assurer un meilleur avenir pour le Nouveau-Brunswick. Une hausse de la TVH paverait assurément la voie à un immobilisme politique en matière d’assainissement des finances publiques.
Lorsqu’on leur demande ce qui doit être fait pour équilibrer le budget provincial, huit entrepreneurs sur dix répondent que la priorité doit être accordée à la réduction de la taille du gouvernement. C’est pour cette raison que nous avons soutenu le gouvernement dans sa Révision stratégique des programmes. Nous avons aussi appuyé les démarches visant à réduire les dépenses de 5 à 10 % dans chacun des ministères. Après tout, si les objectifs sont atteints dans les plus gros ministères, la province pourrait faire des économies de près d’un demi-milliard de dollars.
Ce n’est jamais facile d’effectuer des compressions. Mais si nous sommes dans une si mauvaise posture financière aujourd’hui, ce n’est pas faute de revenus. C’est parce qu’au fil des ans, les gouvernements n’ont pas fait preuve de discipline financière. Si le diagnostic est clair, l’ordonnance l’est aussi: c’est par une réduction de la taille du gouvernement, et non des hausses de taxes et d’impôts, que l’on mettra de l’ordre dans les finances publiques du Nouveau-Brunswick.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante espère que la Révision stratégique des programmes mènera à l’élaboration d’une stratégie concrète et crédible visant à ramener l’équilibre budgétaire au NouveauBrunswick. Entre-temps, la FCEI continuera à réclamer un gouvernement plus efficace, des taxes et impôts plus bas, une réduction de la paperasserie et des barrières commerciales, ainsi que l’adoption de programmes et politiques qui favoriseront la création d’emplois et la croissance économique du Nouveau-Brunswick.