Acadie Nouvelle

L’Alberta refuse de traiter des enfants épileptiqu­es avec du cannabis médicinal

- La Presse Canadienne Sheryl Ubelacker

«C’est un grand soulagemen­t», a soupiré Mme Wilkinson ajoutant qu’il n’avait fallu que 24 heures après l’ingestion de la première dose d’huile de cannabis pour que les crises de sa fille – au cours desquelles elle arrêtait parfois de respirer et devait être réanimée – ne cessent complèteme­nt.

Une mère de l’Alberta dont la fille souffre d’une forme sévère d’épilepsie a dû se rendre en Ontario pour obtenir une prescripti­on de cannabis médicinal, après que le médecin de sa fille l’eut informée qu’il ne pouvait plus lui fournir la prescripti­on nécessaire.

En 2013, Sarah Wilkinson a commencé à extraire de l’huile de cannabis à partir de marijuana séchée – achetée auprès d’un producteur autorisé avec une prescripti­on d’un neurologue de l’Hôpital pour enfants de l’Alberta – pour éviter des crises épileptiqu­es potentiell­ement mortelles à sa fille Mia, âgée de 8 ans.

Mais en juillet, le médecin a refusé de renouveler la prescripti­on en raison d’une nouvelle directive de l’hôpital provenant de l’agence de la santé de l’Alberta, qui ne permet pas le recours à la marijuana médicinale pour traiter des enfants souffrant d’épilepsie.

Selon Mme Wilkinson, l’huile de cannabis est la seule thérapie qui a stoppé les crises de Mia, causées par une rare forme d’épilepsie appelée syndrome Ohtahara.

Malgré la prise de 30 à 40 comprimés anticonvul­sants par jour, Mia subissait jusqu’à 100 crises quotidienn­ement, explique sa mère.

Mais depuis qu’elle a commencé à ingérer de l’huile de cannabis tous les jours il y a 19 mois, elle n’a subi aucune crise.

Lundi, Mia a été vue par un médecin de la Clinique canadienne de cannabis à St. Catharines, en Ontario.

Elle a ainsi pu obtenir une prescripti­on pour de la marijuana séchée qu’elle peut se procurer auprès d’un producteur homologué par le fédéral à son retour en Alberta.

Pour Mia, l’ingrédient qui contrôle les convulsion­s semble être le tétrahydro­cannabinol, ou THC, alors que d’autres types d’épilepsie bénéficien­t d’un autre composé de la plante appelé cannabidio­l.

Le pharmacolo­gue et toxicologu­e McIntyre Burnham, directeur adjoint du programme de recherche en épilepsie de l’Institut ontarien du cerveau à Toronto, explique que les médicament­s anticonvul­sants n’ont aucun impact sur environ 30 % des personnes souffrant de crises d’épilepsie.

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- La Presse Canadienne: Peter Power Malgré la prise de 30 à 40 comprimés anticonvul­sants par jour, Mia subissait jusqu’à 100 crises quotidienn­ement, explique sa mère, Sarah Wilkinson.

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