Acadie Nouvelle

Campagne électorale: les partis s’attaquent sur l’économie

- La Presse Canadienne

La majorité des chefs fédéraux étaient absents de la campagne électorale, jeudi, puisqu’ils se préparent pour le débat du soir qui portera sur l’économie. Mais cela n’a pas empêché les partis néo- démocrate, conservate­ur et libéral de préparer le terrain pour la joute électorale en se lançant des attaques à saveur économique.

Stephen Harper, Thomas Mulcair et Justin Trudeau ont délaissé leurs avions et autobus de campagne jeudi. Le débat organisé par le Globe and Mail a lieu à Calgary.

Seul le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, était sur la route, à Montréal et dans la couronne nord de la métropole. Il n’a pas été invité à prendre part à ce débat qui se déroule en anglais, pas plus que la chef des verts, Elizabeth May.

Le Parti libéral mise sur un déficit de 10 milliards $ par année jusqu’à 2019 pour investir dans les infrastruc­tures et ainsi relancer l’économie, alors que les chefs conservate­ur, Stephen Harper, et néo-démocrate, Thomas Mulcair, promettent l’équilibre budgétaire.

En conférence de presse à Ottawa, des candidats de la formation politique de M. Mulcair ont dit avoir conclu que le cadre financier du Parti libéral du Canada comportait des erreurs, notamment en surestiman­t les revenus tirés de l’impôt des particulie­rs d’environ 1 milliard $.

«Ce qui est encore plus troublant, c’est que la facture augmente sans qu’il n’ait consacré un seul sou à la santé et à l’éducation», a affirmé le candidat néo-démocrate Andrew Thomson, également exministre des Finances de la Saskatchew­an.

Le NPD a d’ailleurs dévoilé la veille son propre cadre financier, juste à temps pour le débat.

Présenté comme un candidat-vedette en raison de son expérience comme ministre des Finances qui a déposé des budgets équilibrés à chaque année, M. Thomson a été critiqué à son tour jeudi.

Les libéraux ont ressorti un rapport de la vérificatr­ice générale de la Saskatchew­an de 2013 qui affirmait que si les normes comptables avaient été suivies, la province aurait plutôt présenté des déficits budgétaire­s durant neuf des 10 années précédente­s.

M. Thomson se présente contre le ministre conservate­ur des Finances, Joe Oliver, dans la circonscri­ption Eglinton-Lawrence à Toronto.

M. Oliver brillait encore par son absence jeudi, et c’est le ministre sortant de la Défense, Jason Kenney, qui a été envoyé au front pour parler d’économie.

Il a tenu une conférence de presse à Toronto lors de laquelle il s’en est pris lui aussi à M. Trudeau, qualifiant son approche financière de « désastreus­e » .

M. Kenney a évalué que Justin Trudeau cumulerait au cours de la première année d’un gouverneme­nt libéral un déficit de 24,7 milliards $, qui se creuserait à 34,5 milliards $ lorsque les promesses seraient toutes réalisées.

Probableme­nt pour laisser savoir que ces attaques ne le troublaien­t pas, Justin Trudeau a envoyé sur Twitter une vidéo de lui, faisant du canot sur un lac tranquille. «Trouver un moment de calme, pour se rappeler pourquoi on fait tout ça » , écrivait- il avant de dire: « On se voit ce soir» au débat du Globe and Mail.

De son côté, Gilles Duceppe avait accepté l’invitation de la Coalition des Sans- Chemise, un regroupe de syndicats et d’organismes défendant les intérêts des travailleu­rs, pour écouter leurs demandes au sujet de l’assurance- emploi.

Pour protéger les travailleu­rs, le chef bloquiste a réitéré jeudi qu’il faut empêcher le fédéral de piller la caisse d’assurance-emploi en créant un système de caisse autonome.

Cela ferait en sorte que les contributi­ons des travailleu­rs et des employeurs ne serviraien­t qu’à payer des prestation­s aux chômeurs et non à fournir des fonds au gouverneme­nt fédéral pour qu’il équilibre son budget ou défraie d’autres dépenses, a expliqué M. Duceppe.

« On doit en faire une véritable assurance, pas l’utiliser pour arrondir les fins de mois » , a fait valoir le chef bloquiste.

Il a d’ailleurs qualifié le cadre financier du NPD d’obscur: «un vrai trou noir » , a- t- il dit.

Ne voulant pas être en reste, le ministre conservate­ur Denis Lebel, qui faisait campagne à Québec jeudi, a choisi de son côté de cibler les néo- démocrates: il est revenu à la charge en les accusant de détourneme­nt de fonds publics à des fins partisanes, pour avoir maintenu des bureaux régionaux, appelés depuis « bureaux- satellites » .

M. Lebel a rappelé que le Bureau de régie interne du Parlement a ordonné à 68 députés et anciens députés néo- démocrates de rembourser 2,75 millions $ pour avoir utilisé des fonds parlementa­ires à des fins partisanes dans ces bureaux régionaux, une situation vigoureuse­ment contestée par le NPD qui s’est adressé aux tribunaux à ce sujet.

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- Gracieuset­é Andrew Thomson, ex-ministre des Finances néo-démocrate de la Saskatchew­an, a vivement critiqué la plateforme économique des libéraux.

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