Réfugiés: rencontre d'urgence des leaders
Les leaders européens se rencontreront d'urgence, mercredi prochain à Bruxelles, pour discuter de la pire crise de migrants à toucher le continent depuis plusieurs décennies.
La rencontre du 23 septembre a été annoncée sur Twitter par le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Les ministres européens de l'Intérieur se réuniront la veille pour tenter de finalement s'entendre sur la répartition de 120 000 réfugiés, en dépit de l'opposition musclée de plusieurs pays d'Europe de l'Est.
La Roumanie a toutefois entrouvert timidement la porte à l'accueil d'un plus grand nombre de migrants. Bucarest a déjà accepté d'accueillir 1785 personnes, mais refuse d'en recevoir 6351 comme le lui demande la Commission européenne. Le premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka dit maintenant que son pays est prêt à accueillir «plusieurs milliers» de réfugiés sur une base volontaire, et possiblement jusqu'à 15 000 d'entre eux, mais refuse tout quota obligatoire.
L'annonce du sommet européen survient au moment où la Croatie est prise d'assaut par des milliers de migrants qui tentent par tous les moyens de rejoindre le territoire de l'Union européenne, après que les forces de l'ordre hongroises aient utilisé des matraques, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour empêcher les réfugiés d'entrer sur leur territoire.
La police croate rapportait jeudi l'arrivée de 8900 personnes au cours des deux derniers jours.
Après avoir traversé la Serbie en autocars, les réfugiés entraient en Croatie à pied, où des policiers les dirigeaient vers des trains et autocars à destination de camps à Zagreb et ail- leurs. Quelque 3000 personnes s'entassaient jeudi midi dans la gare de la ville de Tovarnik, dans l'est de la Croatie, et une certaine impatience commençait à être ressentie.
Des migrants qui ont commencé à marcher le long de la voie ferrée ont été refoulés par la police, qui a promis l'arrivée prochaine d'un train. Une importante bousculade a toutefois éclaté quand des autocars sont finalement arrivés. Les policiers ont été incapables de contrôler la foule et des dizaines de personnes semblent avoir été blessées.
Des centaines d'autres migrants sont entrés en Croatie depuis la Serbie en traversant un pont qui enjambe le Danube dans la ville de Batina, dans le nord du pays. Les autorités ont semblé prises de court par leur arrivée. Des femmes se sont évanouies, des enfants pleuraient et des familles ont été séparées quand les policiers ont tenté de rétablir l'ordre. Plusieurs ambulances ont dû intervenir.
Le ministre croate de l'Intérieur, Ranko Ostojic, estime malgré tout que la situation est sous contrôle pour le moment, mais prévient qu'une stratégie différente pourra être nécessaire si des vagues de réfugiés arrivent depuis la Serbie.
Les autorités ont demandé aux migrants d'éviter les secteurs où on retrouve encore des mines antipersonnel depuis la fin de la guerre de 1991-1995.
Les réfugiés qui fuient la violence en Syrie et ailleurs n'ont d'autre choix que de traverser la Croatie, depuis que la Hongrie a scellé sa frontière et commencé à arrêter ceux qui pénètrent illégalement sur son territoire.
Les migrants ne seront toutefois que de passage, puisque la majorité d'entre eux prévoient traverser ensuite la Slovénie pour rejoindre l'Autriche et enfin l'Allemagne ou les pays scandinaves. La Suède a révélé jeudi qu'elle accueille environ 1000 réfugiés par jour.