CHRÉTIEN AU SECOURS DES LIBÉRAUX
L’ancien premier ministre du Canada a apporté son appui aux candidats libéraux lors de son passage dans la cité acadienne. Il en a profité pour distribuer les attaques contre Stephen Harper et le NPD.
M. Chrétien a fait une apparition remarquée vendredi midi, au Centre des Arts et de la Culture de Dieppe.
Un appui de poids pour les candidats libéraux Dominic LeBlanc (Beauséjour) et Ginette Petitpas-Taylor (Moncton-RiverviewDieppe). Brian Gallant était aussi présent.
Après un bain de foule et de nombreuses poignées de main, l’ancien premier ministre a ensuite pris la parole sous les acclamations du public. «J’ai eu un ben beau séjour dans Beauséjour, je suis heureux d’être de retour!»
La région n’était pas inconnue pour M. Chrétien, qui a été député de la circonscription de Beauséjour de 1990 à 1993.
Mais c’est bien la campagne en cours qui était au coeur de son allocution combative, et les critiques ont fusé contre le gouvernement en place et la faiblesse des investissements.
«Le seul qui a un programme économique qui a de l’allure, c’est Trudeau. Il y a un déficit au Canada. C’est un déficit d’infrastructures! On est devenu le pays des cônes jaunes. Vous savez, dans les rues, il y en a partout dans le pays parce que ça a été négligé pendant dix ans.»
D’après un sondage de Corporate Research Associates du 15 septembre, les appuis aux libéraux sont en chute libre au NouveauBrunswick. Ils sont passés de 40 % en mai à 29 % en août.
Les conservateurs sont à 31 %, les néo-démocrates à 35 % et les verts à 5 %, avec 30 % d’indécis.
À 81 ans, Jean Chrétien refuse d’abandonner la scène politique.
«Je ne suis pas heureux de la situation au Canada. Je pense que quelque chose doit changer dans notre pays, et que si je pouvais faire une petite différence je devais le faire», lance-t-il en s’attaquant aux orientations du Parti conservateur.
«Nous devons revenir à un pays qui est généreux, attentionné, qui protège, qui ne met pas un groupe contre un autre tout le temps, et qui donne à tous la possibilité de montrer sa valeur.»
Il reproche aux conservateurs de ne pas suffisamment encourager le développement des régions, notamment de l’Atlantique.
L’ancien premier ministre s’est aussi attaqué au chef néo-démocrate. Le 24 juin, Thomas Mulcair a déclaré qu’une majorité simple (50 % + une voix) suffirait en cas de référendum sur l’indépendance du Québec. Cette position est à l’encontre de la Loi sur la clarté référendaire adoptée en 2000 par le gouvernement Chrétien et qui prône l’existence d’une «majorité claire».
«J’ai trouvé ça inacceptable parce que c’est une loi qui a été votée à la Chambre des Communes. Seuls les bloquistes ont voté contre, le NPD a voté pour, s’est-il exclamé. Pour briser ce grand pays, un vote serait suffisant? Je ne peux pas l’accepter!»
Brian Gallant a donné raison à l’ancien chef libéral.
«Je suis d’accord avec M. Chrétien sur la séparation du Québec. Voir une province séparée avec 50 % plus un vote ça nous préoccupe énormément», appuie-t-il.
«Je suis très préoccupé avec la politique économique du Parti conservateur. Lorsqu’on a une économie canadienne qui s’en va dans la mauvaise direction, vouloir avoir un budget équilibré n’est pas la bonne approche, il faut avoir de la croissance, investir.»
En après-midi, M. Chrétien avait rendezvous avec Bill Casey, candidat libéral dans Cumberland-Colchester, avant une visite du lieu historique de l’établissement acadien de Beaubassin.
«Mon séjour ici dans Beauséjour a été un moment très important. Ce qui m’avait ému, c’est que j’avais été proposé par Louis Robichaud. On ne peut pas faire une meilleure entrée. J’en garde un souvenir très cher.»