Acadie Nouvelle

Pénibles derniers moments

- Vicky Mallet Doucet Bathurst

J’aimerais vous partager les derniers moments vécus auprès de mon mari. En février 2014, mon mari souffrant de démence fut transféré du Mexique à l’hôpital de Bathurst. Trois jours plus tard, je le rejoignais. Il était sale et sentait mauvais. J’en conclus qu’il n’avait pas été lavé, ni changé pendant ces trois jours. Ses cheveux étaient gras et sales. Il été transféré au quatrième plancher dans l’attente d’un foyer de soin. Afin qu’il ait les meilleurs soins, je demeurais avec lui de 8 h le matin jusqu’à 8 h le soir. Tout d’abord, j’ai dû assumer la tâche de laver mon mari à la douche, car les employés n’avaient pas le temps de s’en charger. La douche n’était donnée qu’aux deux semaines ou au mois. Lorsque j’arrivais le matin, son haut de pyjama était trempé d’urine. Je suis allée voir la directrice de l’hôpital trois fois afin de m’assurer qu’il ne soit plus trempé. Comme son état s’aggravait, il ne pouvait plus marcher. Ils ne le levaient que deux heures par jour au levier. Si vous faites le calcul, 22 heures au lit, donc des plaies de lit. J’ajoute à tout ceci son alimentati­on. Le menu se répétait aux dix jours. Après avoir vécu 10 mois dans cet hôpital, j’ai vu des patients sur ce même plancher, se promener dans le couloir, en jaquette, le derrière découvert. On pouvait voir la petite culotte ou la couche. On pouvait parfois sentir l’urine. Quel genre de gouverneme­nt avons-nous pour laisser des gens malades être soignées de la sorte. Je ne blâme aucunement le personnel de l’hôpital. On donne des millions ici et là, mais on oublie de regarder l’essentiel, soit la qualité de soins aux patients. J’espère que les gouverneme­nts vont bouger, car jusqu’à maintenant rien n’a été fait.

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