Théâtre: quatre artistes de l’Acadie reconnus
La Fondation pour l’avancement du théâtre francophone au Canada a remis des prix d’excellence à quatre artistes de l’Acadie. Matthieu Girard, Mathieu Chouinard, Joannie Thomas et Marie-Êve Amélie Cormier pourront ainsi entreprendre des projets qui leur tiennent à coeur.
La Fondation a tenu sa 11e cérémonie des Prix d’excellence au Centre national des arts à Ottawa vendredi. Des dix artistes et travailleurs culturels primés, quatre sont de l’Acadie. Ces prix sont assortis de bourses substantielles.
Le comédien et dramaturge Matthieu Girard a mis la main sur un prix national, celui du Centre des écritures dramatiques Wallonie-Bruxelles, d’une valeur approximative de 12 000 $. L’artiste originaire de Caraquet flotte sur un nuage. C’est la première fois qu’il est récompensé par la Fondation.
«Quand on m’a téléphoné pour me dire que je m’en allais en Belgique, j’ai dit wow!», a exprimé Matthieu Girard, plutôt étonné de recevoir cette bourse parce qu’il estime être au début de son parcours en écriture dramatique. Pendant quatre semaines, il fera une résidence d’écriture en Belgique.
«C’est une retraite semi-fermée et je ne vais faire que ça. On m’a dit qu’il y avait un gigantesque parc derrière l’appartement où je serai logé qui a inspiré plusieurs auteurs. Il y aurait même un renard dans ce parc...», a raconté le dramaturge, précisant que ce voyage arrive à point nommé puisqu’il prévoit poursuivre l’écriture de son texte Le mauvais côté du corbeau sur l’histoire d’un taxidermiste. Il aborde les thèmes du réel, du rêve, de la vie et de la mort. Reconnu pour son humour singulier, le dramaturge propose des univers un peu étranges, décalés qui s’ouvrent sur l’imaginaire.
«L’imaginaire au théâtre nous permet de faire encore plus du théâtre et de moins s’approcher de la télé et du cinéma. Le public peut aussi se faire sa propre histoire», a soutenu l’auteur dramatique et nouveau papa.
Lauréate du Prix spécial Suzanne-Cyr d’une valeur de 5000 $, Joannie Thomas effectuera un stage à la direction artistique au Théâtre populaire d’Acadie. C’est la deuxième fois qu’elle remporte un prix de la Fondation. En 2014, elle avait obtenu le prix Viola-Léger.
«Je me sens hyper privilégiée. On vit dans un milieu théâtral difficile et d’avoir la fondation qui nous soutient à ce point-là, c’est vraiment génial», a commenté la comédienne qui travaillera, entre autres, au volet de la création jeunesse au TPA.
Aussi récompensée pour une deuxième fois, la scénographe Marie-Êve Amélie Cormier, qui explore le monde de la marionnette, entend poursuivre sa formation dans ce domaine. La récipiendaire du Prix Banque Nationale d’une valeur de 5000 $ entreprendra deux formations au cours des prochains mois.
«C’est génial parce que c’est une chose de croire dans ses projets, mais c’est autre chose quand il y a d’autres personnes qui croient en nos projets et qui font en sorte que ça peut se réaliser», a affirmé l’artiste qui se rendra à New York pour travailler avec la compagnie Old Trout Puppet Workshop et avec le scénographe et marionnettiste Tom Lee.
«De plus en plus, je me spécialise en marionnette. Je trouve que c’est une sorte de théâtre plus accessible que le théâtre à comédien. Le fait de mettre l’objet devant le comédien, il y a moins d’égo dans mon sens à moi. Il y a quelque chose de l’art visuel et du ludisme qui se traduit bien par la marionnette», a ajouté celle qui a fait des études en art dramatique et en art visuel à Moncton.