«C’EST DIFFICILE DE NE PLUS ÊTRE LÀ POUR AIDER LES GENS»
NDLR: Les élections provinciales 2014 ont mis fin à la carrière politique de nombreux députés et de plusieurs ministres. Un an plus tard, l’Acadie Nouvelle s’est entretenue avec quatre d’entre eux (lire autres textes en page 4 et 5). Après 15 ans en politique provinciale, Roland Haché a choisi de ne pas solliciter de 5e mandat l’année dernière dans la nouvelle circonscription de Restigouche-Chaleur. Son ancien chef de cabinet, Daniel Guitard, a facilement remporté l’élection pour le Parti libéral avec 53,9 % des suffrages exprimés. Dorénavant à la retraite, celui qui a occupé les postes de ministre de l’Environnement (2006 à 2009) et de l’Éducation (2009 à 2010) demeure encore à Petit-Rocher-Ouest.
Avez-vous été surpris par le résultat des élections provinciales le soir du 22 septembre 2014?
«Le nombre de sièges, c’était à peu près ce que je m’attendais. Je ne m’attendais pas à une défaite cuisante du Parti conservateur ni à une victoire extraordinaire du Parti libéral. Ça n’a pas été une surprise pour moi. Je m’attendais à ce que les libéraux aient plus de sièges dans le Sud qu’ils en ont eu réellement. C’est une situation qui est toujours difficile à gérer pour n’importe quel gouvernement lorsque tu es “surreprésenté” dans une région et “sous-représenté” dans une autre. Il y a un clivage qui est clair entre le Nord et le Sud. C’est difficile pour moi de voir exactement ce qui s’est passé de ce côté-là.»
Est-ce que la vie de député vous manque?
«Quand j’ai décidé de prendre ma retraite, ce n’est pas une décision que j’aimais prendre, mais c’était une décision que ma santé me dictait de prendre. Justement, on vient de me découvrir un cancer, donc j’ai bien fait (de prendre ma retraite). C’est sûr que ça me manque. Je rêvais d’être politicien depuis l’âge de 5 ou 6 ans. Pour d’autres c’est la pire chose qu’une personne pourrait être, mais pour moi, c’est ce que je voulais être. Ce qui est difficile pour moi, c’est de ne plus être là pour aider ces gens qui en ont le plus besoin. Ce ne sont pas les gros riches qui ont besoin des politiciens, ce sont les personnes ordinaires. Ça me permettait d’être en contact avec les gens qui en ont vraiment besoin. Ça me manque beaucoup.»
Quel bilan faites-vous de la première année au pouvoir du gouvernement de Brian Gallant?
«Je pense qu’il y a une différence entre Brian Gallant l’homme et Brian Gallant le premier ministre. Au point de vue de l’homme, Brian Gallant est une personne extrêmement généreuse, tellement gentille et qui est à l’écoute. Brian Gallant le premier ministre, lui, doit gérer une situation qui est extrêmement difficile dans la province. Je pense que c’est plutôt un manque d’expérience, les deux décisions majeures qui ont été prises, celle concernant les aînés et, dans une moindre mesure, celle concernant l’éducation. Moi, ce que je trouve extraordinaire chez ce jeune premier ministre, c’est qu’il a su comprendre la situation et il a avoué publiquement “là, nous avons fait une erreur politique, donc on se reprend’’ et ça, c’est peut-être la plus grande qualité que Brian Gallant peut avoir. Réévaluer une situation et reprendre sa décision. Je crois que Brian Gallant va devenir l’un des grands premiers ministres du N.-B.» - MRC