Une première année à oublier pour les libéraux
NDLR: L’Acadie Nouvelle vous présente aujourd’hui et demain un dossier soulignant le premier anniversaire des élections provinciales du 22 septembre 2014. Aujourd’hui, nous mettons la table avec l’analyse de politologues, des nouvelles d’élus défaits il y a un an et la chronique de Pascal Raiche-Nogue. Le 22 septembre 2014, les libéraux l’emportaient de justesse, renvoyant les progressistesconservateurs dans l’opposition. La première année de leur mandat, minée par des décisions impopulaires et par des voltes-face, est à oublier selon deux politologues.
Lorsqu’on lui demande quelle analyse il fait de la dernière année, le professeur Mario Levesque, de l’Université Mout Allison de Sackville, ne passe pas par quatre chemins.
«C’est une année perdue. Une année très, très perdue.»
S’il est si catégorique, c’est parce qu’il est convaincu que le gouvernement libéral n’a pas pris les décisions difficiles qu’il aurait dû prendre en début de mandat afin d’assainir les finances publiques tout en espérant être réélu en 2018.
«Le gouvernement libéral de Gallant est très très bon pour se préparer, pour faire le combat pour gagner l’élection. Mais ils n’avaient pas fait de plan pour gouverner après. Ils ont perdu une grosse année», dit-il.
Son collègue Roger Ouellette, politologue à l’Université de Moncton et chroniqueur à l’Acadie Nouvelle, est à peu près du même avis.
«Je pense que le gouvernement, dans un premier mandat, n’a pas voulu prendre les décisions difficiles. Il a décidé de continuer à creuser le trou du déficit.»
Selon M. Ouellette, le gouvernement au- rait eu intérêt à augmenter la Taxe de vente harmonisée (TVH) dès son arrivée au pouvoir, ce qui lui aurait donné le temps de faire sa révision des programmes sans trop se presser.
«Il aurait ensuite pu aller vers des décisions que la population pourra comprendre et accepter. Mais finalement, pour le moment, ça a été plutôt des décisions mal fondées, improvisées avec les conséquences que l’on connaît», dit-il.
Ces deux politologues s’entendent aussi pour dire que la dernière année a été marquée par les voltes-face de la part du gouvernement libéral. Il y a entre autres l’annulation d’un contrat de déneigement accordé à une entreprise du Québec, le dossier du séquenceur d’ADN à Saint-Jean et la réforme avortée de la politique des foyers de soins.
«Tu ne peux pas te fier à ça. Quand tu prends une décision, tu vas de l’avant», dit Mario Levesque.
Selon lui, les libéraux ont trop souvent pensé à ce qui allait avantager le Parti libéral et pas aux intérêts des Néo-Brunswickois. Il cite en exemple la décision de construire un centre de traitement psychiatrique pour les jeunes à Campbellton plutôt qu’à Moncton.
«C’est très bon pour le Parti libéral, parce que le Nord est libéral. Ça va aider le parti, mais ce n’est pas bon pour la province parce que tu envoies 80 % de la province dans Nord pour avoir accès à ce centre.»