Claude Williams: «Finalement, j’ai mes fins de semaine»
Les électeurs de Kent-Sud ont montré la porte à Claude Williams l’an dernier après quatre mandats consécutifs (2001 à 2014). Ce ministre important des cabinets de Bernard Lord et de David Alward a récolté 1421 voix de moins que son adversaire libéral, Benoît Bourque. Politicien de carrière, Claude Williams est devenu agent immobilier après sa défaite électorale. Il habite toujours à Saint-Antoine. Avez-vous été surpris par le résultat de l’élection dans Kent-Sud le soir du 22 septembre 2014? «J’ai été surpris dans un sens. Puis, après avoir analysé l’ensemble, j’étais moins surpris. C’était ma cinquième campagne électorale. Ç’a été l’une de mes meilleures campagnes dans les cinq que j’ai eues. Dans Kent-Sud, j’avais travaillé fort pour livrer la marchandise. Ce que j’avais peut-être sous-évalué, c’était les enjeux du gaz de schiste et de l’assurance-emploi. Il y avait beaucoup d’inquiétudes (concernant le gaz de schiste). Les gens n’avaient pas l’information qu’ils voulaient sur le sujet. Des fois, on juge mal l’électorat. L’assurance- emploi ne m’a pas épargné non plus. Les gens ne font pas la distinction. Ils se disent “c’est conservateur au fédéral, c’est conservateur dans la province, c’est tout pareil”. Ce sont les deux facteurs principaux qui ont contribué à ma défaite.» Est-ce que la vie de député et de ministre vous manque? Pourriez-vous faire un retour en politique? «Oui, ça me manque lorsque je vois que les projets importants pour la région sont mis aux oubliettes. Pourtant, nous avons un député libéral qui est au gouvernement. C’est ça qui me déçoit un peu. Lorsque je vois des dossiers (locaux) qui sont mis de côté, je trouve ça un peu déplorable. C’est là que la politique me manque un peu, pour faire avancer ces dossiers. Les gens me demandent comment j’aime ça dans l’immobilier. J’aime ça parce que j’organise mon horaire. Finalement, j’ai mes fins de semaine. C’est le “fun” de pouvoir décider de passer plus de temps avec ma famille. Aujourd’hui, j’adore la vie privée, j’ai beaucoup plus de temps pour moi, mais il ne faut jamais dit non. Pour dire si j’ai fermé totalement la porte à un retour en politique, je ne peux pas vous dire que dans deux ou trois ans je ne vais pas y songer.» Quel bilan faites-vous de la première année au pouvoir du gouvernement de Brian Gallant? «Le gouvernement est nouveau, mais il y a plusieurs députés qui ont de l’expérience, qui ont été ministres. Je suis un peu déçu de l’approche. Ils prennent les gens pour acquis. Ils prennent des décisions, puis ils doivent reconsidérer parce que les gens expriment qu’ils ne sont pas satisfaits. Après la première année, je pensais qu’il allait faire mieux que ça. Lorsque ça va mal, c’est le premier ministre qui sort de l’ombre et qui annule la décision de ses ministres. Le gouvernement devrait faire preuve de leadership et prendre ses décisions et ça ne devrait pas être (le député libéral fédéral de Beauséjour) Dominic LeBlanc qui guide les décisions importantes du gouvernement, entre autres la TVH et le recul sur les aînés parce que nous sommes en campagne électorale (fédérale).» - MRC