Acadie Nouvelle

Comme un disque qui saute

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Je me souviens du 22 septembre 2014 comme si c’était hier.

Après avoir passé la deuxième moitié de la campagne dans l’autobus de David Alward, j’ai suivi le dévoilemen­t des résultats dans un hôtel de Woodstock où les progressis­tes-conservate­urs avaient élu domicile pour la soirée électorale.

La soirée a pris une drôle d’allure lorsque la publicatio­n des données à été paralysée. Fatigués par des heures d’attentes, les militants sont allés se coucher, laissant les ballons gonflables et le reste de leurs bidules bleus derrière eux.

C’est en route vers Fredericto­n que j’ai eu vent de la victoire des libéraux. La plupart des gens ronflaient déjà dans leur lit. Méchant pétard mouillé.

Aujourd’hui, un an plus tard, on s’enfarge dans les bilans et les analyses.

Les politologu­es que j’ai interviewé­s notent que les libéraux ont choisi de ne pas rentrer trop fort dans le tas lors de leur première année au pouvoir. Ce n’est pas faux.

Ce qu’on ignore, c’est s’ils ont tenté de protéger leurs chances d’être réélus dans trois ans, d’éviter de nuire à leurs cousins libéraux fédéraux ou s’ils ont simplement fait preuve de patience.

C’est dommage, mais je réalise de plus en plus qu’on se pose les mêmes questions chaque année. Depuis que j’ai commencé à couvrir la politique provincial­e, à l’automne 2010, c’est la même histoire.

Au moins une fois par an, on se demande si le gouverneme­nt a manqué de «courage politique». On parle du temps qui presse. On jase du déficit. On aborde la courbe normale d’un mandat de quatre ans.

L’histoire se répète. Et nous aussi, on se répète, à vrai dire. On radote.

C’est en bonne partie parce qu’on ne cesse de nous répéter que ça s’en vient, que ça ne va pas être facile, que tout le monde doit mettre l’épaule à la roue. La fameuse cassette. À force de l’entendre, on finit par y croire.

Mais c’est aussi sans doute un peu de notre faute. Naïfs, on croit au mirage du gouverneme­nt qui mettra en oeuvre les vastes réformes promises, alors qu’en fait, les élus changent les choses à petites doses. Souvent. Subtilemen­t.

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