Paul Robichaud: «Je suis passé à autre chose»
Paul Robichaud est passé à un cheveu de conserver son siège dans la nouvelle circonscription de Shippagan-Lamèque-Miscou. Un dépouillement judiciaire a finalement déterminé que son rival, le libéral Wilfred Roussel, avait recueilli 44 voix de plus. Toujours actif en politique provinciale, celui qui a siégé de 1999 à 2014 et occupé le poste de vice-premier ministre de 2010 à 2014 est désormais le directeur des affaires parlementaires du Bureau de l’opposition officielle à Fredericton. Avez-vous été surpris par le résultat de l’élection dans Shippagan-Lamèque-Miscou le soir du 22 septembre 2014? «Je m’attendais à un résultat serré, il n’y a pas de doute. Je savais que cette campagne électorale allait être probablement la plus difficile pour moi. Ça faisait 16 ans que j’étais député de la circonscription. Notre parti avait beaucoup de difficultés, surtout dans le NouveauBrunswick francophone. J’accepte le résultat et je serai éternellement reconnaissant envers la circonscription de Shippagan-LamèqueMiscou qui m’a permis de les servir durant 16 ans. J’ai fait la campagne électorale qui s’imposait dans les circonstances. Est-ce que j’aurais pu faire les choses différemment? Peut-être, mais, après les faits, c’est toujours facile de dire qu’on aurait pu faire les choses différemment.» Est-ce que la vie de député et de ministre vous manque? Pourriez-vous faire un retour en politique? «Des fois, je dois expliquer ce qu’est un directeur parlementaire et je dis tout simplement: je suis comme un joueur de hockey qui est parti de la patinoire et maintenant je suis derrière le banc. Il n’y a pas de doute qu’il y a des circonstances où ça nous manque. Il y a des fois où ça me manque lorsque des décisions ne sont pas prises ou que des mauvaises décisions sont prises pour le bien de la circonscription. En général, non (ça ne me manque pas), je suis passé à autre chose. Quand on fait de la politique de façon très active durant 16 ans, on est souvent dans la danse et on ne se rend pas compte comment ça peut être lourd. Ma famille est très heureuse de ma plus grande disponibilité. Il ne faut jamais dire jamais, mais (un retour en politique) ne fait pas partie de mes priorités et de mes ambitions pour le moment. S’il y avait une élection demain matin, mon nom ne serait pas sur le bulletin de vote.» Quel bilan faites-vous de la première année au pouvoir du gouvernement de Brian Gallant ? «Je n’ai jamais vu un gouvernement devenir aussi impopulaire aussi rapidement. Normalement, on voit cette situation à la fin d’un mandat, mais devenir aussi impopulaire en début de mandat, après quelques mois, pour moi c’est du jamais-vu. Et ça se comprend et ça s’explique. J’ai l’impression que le premier ministre Gallant n’était tout simplement pas prêt à diriger cette province. Ça se voit dans son improvisation et dans ses volteface dans des décisions qu’il a prises dernièrement. Quand il nous dit que le pire reste à venir, ce n’est pas de bon augure. Jamais deux sans trois, on risque d’avoir un troisième gouvernement d’un seul mandat au NouveauBrunswick.» - MRC