Innovation acadienne dans la livraison à domicile de granules de bois
Chauffer sa résidence aux granules de bois sans avoir à se soucier de devoir se les procurer à l’entrepôt ou au magasin, c’est désormais possible.
L’entreprise BSB Heating, une filiale du Groupe Savoie de Saint-Quentin, a récemment fait l’acquisition d’une toute nouvelle pièce d’équipement lui permettant de faire la livraison à domicile de granulés de bois.
«Le camion est destiné à améliorer et rendre plus accessible la livraison de granules de bois au marché résidentiel», explique Francis Lamarche de BSB Heating.
«On est les premiers au pays à avoir acheté un camion du genre, spécifiquement conçu pour des granules. C’est certain qu’il existe déjà des camions à grains qui font la livraison des granules, mais ils sont moins adaptés que ce que l’on a», ajoute-t-il.
Selon M. Lamarche, le système est similaire à celui d’un camion de livraison standard de mazout.
«On va chez le client livrer la marchandise. Dans notre cas, on a deux connexions qui vont vers le réservoir, une qui souffle les granules et l’autre qui aspire l’air et la poussière. Si le réservoir d’accueil du client est bien fait, bien scellé, il ne devrait avoir aucune trace de poussière dans la maison», explique-t-il, ajoutant que l’entreprise fait également la vente desdits réservoirs au besoin.
Selon M. Lamarche, la maison moyenne consomme en moyenne de quatre à cinq tonnes de granules par hiver.
«On recommande donc aux gens de se doter d’un silo d’environ quatre tonnes», indique-t-il.
Selon lui, le plus grand bénéfice pour le consommateur réside surtout dans l’automatisation plutôt que sur le coût de la matière première comme tel.
«Avec ce système, on raye énormément de manipulation. Plus besoin d’acheter de sac, de les transporter chez soi, de les entreposer, etc. Ça épargne beaucoup de temps et d’efforts aux consommateurs», note-t-il.
Comme tel, le camion a une capacité de chargement de 13 tonnes métriques de granules. Entreposées dans un silo, les granules y sont chargées sur le même principe qu’un camion à grains utilisé sur les fermes ou les usines.
«On sait que c’est nouveau et que ça risque de ne pas être rentable immédiatement, mais l’idée c’est d’innover. En rendant ce service accessible au grand public, on croit que ça va augmenter le marché, que les gens vont davantage se tourner vers la granule comme système de chauffage», indiquet-il, non sans en vanter les mérites écologiques.
Pour l’instant, l’entreprise se concentre surtout dans les régions du Restigouche et du Madawaska ainsi que dans le secteur de Sackville où se trouve son partenaire dans cette aventure, Compact Appliances. Un seul camion de ce type est également en fonction dans la province, mais cela pourrait changer advenant une forte demande.
«Il n’y a pas qu’un camion de mazout qui roule dans la province. Éventuellement, on sera peut-être forcé de développer encore davantage», souligne M. Lamarche.
Acheté l’hiver dernier, le camion a déjà été testé à quelques reprises sur le terrain. Des livraisons ont lieu actuellement ici et là, mais, selon lui, l’heure de pointe est sur le point de débuter.
«Plus il fait froid et que l’on s’approche de la saison hivernale, plus les gens commencent à appeler afin de stocker. En attendant, on fait beaucoup d’installations de systèmes. Et ces nouveaux clients auront à leur tour besoin d’être alimentés en granules. On devrait donc être pas mal occupé au cours des prochaines semaines», dit-il.
PÉNURIE DE GRANULES
C’est bien beau d’avoir un camion pouvant livrer des granules à domiciles, mais les granules seront-elles au rendez-vous cette année?
On se souviendra en effet qu’une pénurie de granules avait frappé la province l’an dernier, l’hiver ayant été particulièrement long et vigoureux. Selon M. Lamarche, la ressource devrait être disponible cette saison.
«C’est toujours très difficile de prédire ce qui va se passer, l’hiver peut être doux comme extrêmement froid. Les gens peuvent avoir commencé à entreposer des granules plus tôt cette fois par crainte justement d’en manquer. Cela dit, le Groupe Savoie a tout de même pris les devants. On a modernisé certaines installations si bien qu’on devrait être en mesure d’accroître la production», indique-t-il, ajoutant que la pénurie survenue à la fin de l’hiver dernier n’est pas uniquement due au fait d’une plus grande consommation chez les clients.
«Il y a une compagnie majeure qui a fermé ses portes. D’autres ont exporté davantage au détriment du marché domestique. De notre côté, la demande est encore forte et va en croissant, mais on est tout de même prêt à attaquer la saison hivernale», note-t-il.